L’architecture radicale italienne
Entre 1965 et 1975 se développe à Florence un courant contestataire désigné « architecture radicale » par le critique d'art Germano Celant. Les expositions Superarchitettura (1966), puis Italy : The New Domestic Landscape (organisée par l’architecte Emilio Ambasz au MoMA de New York en 1972) ainsi que les nombreux articles publiés dans la revue Casabella, en marqueront les moments historiques majeurs. Ugo la Pietra partage avec les groupes radicaux italiens (Archizoom Associati, Superstudio, UFO, Pettena, Ettore Sottsass, Andrea Branzi) une posture expérimentale ainsi qu’une volonté de réformer de fond en comble le mode de penser nos habitats et nos villes. L'environnement quotidien, de la ville à l'objet, ne doit plus s’appréhender de façon technique et fonctionnelle mais affective, symbolique et poétique. Réfutant le rationalisme, les radicaux italiens remettent ainsi en cause les valeurs établies par la société de consommation et choisissent la dérision (Archizoom, Letti di sogno), voire même la provocation pour dénoncer l’appauvrissement de la création internationale. No-Stop-City (1969-72) d’Archizoom, ville sans fin et « sans qualité », exprime clairement la déshumanisation qu'engendre la prolifération urbaine systématique.

Archizoom Associati (Letti di sogno, 1967 ; No-Stop City, 1969-72)
Andrea Branzi (Autoritratto, 1968)
Gianni Pettena (Grass Architecture, 1971)
Ettore Sottsass (L’invenzione del Palo, 1971-72)
Superstudio (Histogrammes d'architecture, 1969-2001)
UFO (Manifeste du discontinu, 1969)