Expositions

Historique des expositions

GUY ROTTIER, L'ARCHITECTURE LIBRE

15/10/2021 - 27/11/2022

 « Une maison pour le loisir, qui tourne et qui flotte, c’est inutile. Un peu de folie c’est toujours agréable, l’inutile c’est utile et nécessaire. » Guy Rottier

Le Frac Centre-Val de Loire dédie son exposition, du 15 octobre 2021 au 27 novembre 2022, au fantasque architecte Guy Rottier. Défenseur d’une architecture libre et joyeuse, ses réalisations s’affranchissent de toutes les lois pour mieux questionner le rapport entre urbanisme et écologie. Cette exposition est l’une des plus importantes dédiées à l’architecte et réunit plus de 150 dessins, photographies et maquettes conservés au Frac Centre-Val de Loire.

Une relation forte

Depuis plus de 20 ans, le Frac Centre-Val de Loire œuvre à la diffusion et à la reconnaissance internationale de Guy Rottier. Les travaux et la philosophie de cette personnalité inclassable avaient déjà fait l’objet d’une exposition majeure à l’occasion de la première édition de la Biennale d’Architecture d’Orléans en 2017. Riche de plus de ses 150 œuvres, la collection du Frac Centre-Val de Loire fait la part belle à ce créateur révolutionnaire et imaginatif. Afin de diffuser et de partager l’importance des travaux de Guy Rottier dans l’histoire de l’architecture, le Frac Centre-Val de Loire vient d’éditer un catalogue disponible dans sa librairie.

Une personnalité extraordinaire

Espiègle, fantasque et libre, Guy Rottier a défendu sa vie durant une approche de l’architecture plus joueuse que divertissante, plus enfantine que puérile, défiant toutes les lois – celles de la tradition comme celles de la gravité – pour instiller dynamisme et mouvement dans l’ordre trop sclérosé de ce monde. Auteur d’une œuvre multiple et étonnante, il entendait renouveler radicalement le langage architectural au même titre que les modes d’habiter. Son style insolite, fulgurant et sans compromis fait dialoguer art et architecture, technique et poésie au travers de dessins, de maquettes ou encore de photographies. Organisée autour de 5 thématiques : l’architecture de loisirs ; le territoire niçois ; la nouvelle architecture de terre ; l’architecture éphémère et de récupération ; et l’architecture en liberté, l’exposition invite les visiteurs à déambuler au travers des idées les plus innovantes de l’architecte.

Une réflexion écologique

Au-delà de son aspect ludique, l’œuvre de Guy Rottier est investie par une profonde préoccupation écologique. Par ses réalisations, l’architecte interroge notre manière d’habiter le monde d’aujourd’hui et prend part aux débats récents autour de l’éco-architecture et de l’économie circulaire. Il repense l’urbanisme balnéaire des années 1970 en alliant le respect des sites littoraux à la liberté de s’émouvoir des paysages et préfigure les problématiques de la ville durable à travers « la nouvelle architecture de terre ». Il formule aussi l’idée d’une architecture de récupération dans Cité de vacances à brûler après usage (1969) et dans l’œuvre Village autobus (1968) qui entend réhabiliter des objets obsolètes en volumes habitables.

Collection : Guy Rottier

Publication : Guy Rottier, architecture de l’errance
271 pages
Co-édition Frac Centre-Val de Loire et Lienart éditions
Disponible en librairie

QUAND LA FORME PARLE

Le Frac Centre-Val de Loire accueille les Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020) 16/10/2020 - 19/09/2021

À travers la forme, que nous disent les architectes contemporain·es japonais·es de l’environnement et de la communauté ? Du 16 octobre 2020 au 19 septembre 2021, le Frac Centre-Val de Loire accueille l’exposition Quand la forme parle. Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020), en collaboration avec The Architectural Design Association of Nippon (ADAN) et produite par l’architecte Shuhei Endo.

L’exposition Quand la forme parle ne se focalise pas sur Tokyo, comme cela est habituellement le cas. Réunissant de nombreux·ses architectes actif·ves dans tout l’archipel, elle présente de manière inédite la réalité de l’architecture du Japon d’aujourd’hui et écrit une nouvelle page de l’histoire des échanges architecturaux entre la France et le Japon.

Shuhei Endo, producteur de l’exposition, architecte, professeur à l’Université de Kobe

L’accueil de cette exposition est dans la filiation des nouvelles orientations du Frac Centre-Val de Loire, une lecture de l’architecture à l’heure de la « Peau fragile du monde » pour le dire avec Jean-Luc Nancy. L’exposition donne à voir une architecture qui pense la proximité devenue, après le séisme de Kobe en 1995 et celui de l’est du Japon en 2011, l’unique manière de penser une architecture attentive au monde. Comment l’architecture peut-elle faire attention, prêter attention ou encore porter à l’attention ? C’est en cela que la parole s’invite dans le titre de l’exposition et dans son parcours.

Abdelkader Damani, directeur du Frac Centre-Val de Loire

L’exposition porte une attention particulière aux architectes ayant commencé leur carrière après l’éclatement de la bulle spéculative au Japon (à partir de 1995), ainsi qu’à de jeunes talents émergents. Elle tente de définir l’expression d’une forme architecturale contemporaine japonaise couvrant l’ensemble de l’archipel, en présentant 35 agences d’architecture (avec 13 femmes architectes) dont les 64 projets aux formes originales et créatives s’intègrent harmonieusement dans des environnements variés tout en étant en phase avec les communautés locales.

Sans abandonner l’intérêt pour la forme les architectes né·es après 1960 concentrent leurs efforts sur une expression sensible à l’environnement et à la conception d’une architecture pour la communauté et dans un nouveau rapport public privé.

Il s’agit, notamment, de répondre à la richesse de la nature locale, aux contraintes particulières du climat, ou encore à l’environnement complexe des métropoles et de leurs quartiers résidentiels. Cette lecture approfondie du contexte influence les formes qui entament un véritable dialogue avec l’environnement et dans une interaction avec l’architecture.

Le concept de communauté occupe une place importante dans le contexte actuel de l’architecture japonaise. Les architectes modernes considéraient déjà que le rôle dévolu à la forme était « d’éclairer » les citoyen·nes. Certain·es architectes japonais·es d’après-guerre voyaient dans le modernisme une expression de la démocratie. Avec le passage au 21e siècle, l’organisation d’ateliers participatifs réunissant habitant·es et utilisateur·rices entraîne une augmentation des projets d’architecture publique de grande qualité. Après le grand séisme de l’Est du Japon en 2011, les regards se sont tournés vers ces villes de province qui avaient été ravagées. L’architecture post-catastrophe prend conscience de cette dimension communautaire qui appelle une complexité plus forte. Plus que la recherche d’une beauté des espaces, il s’agit de créer des lieux de vie dans lesquels les gens puissent se rassembler et passer un moment agréable.

Si dans la période d’après-guerre, la maison individuelle connaît un développement particulier et que dans la seconde moitié des années 1970, des habitations introverties, fermées à l’espace urbain apparaissent, on assiste depuis, à une tendance progressive d’ouverture du logement vers la ville : maison associée à un restaurant collectif, un dojo ou un magasin, logement partagé… Les architectes se chargent de mettre en forme de manière originale ces programmes fonctionnels complexes. D’autre part, des espaces publics d’un type nouveau font leur apparition, accompagnant une transformation sociétale, libérée des modèles traditionnels, comme par exemple un complexe favorisant les rapports intergénérationnels ou un jardin d’enfant en lien avec la communauté locale.

Taro Igarashi, commissaire de l’exposition, historien de l’architecture, professeur à l’Université du Tohoku

Exposition sous le haut patronage de l’Ambassade du Japon en France. Organisation : Architectural Design Association of Nippon (ADAN) ; ShuheiEndo, architecte, professeur à l’Université de Kobe. Avec le soutien de : International House of Japan, Fondation Franco-Japonaise Sasakawa. En partenariat avec : École Spéciale d’Architecture (ESA) ; Société Française des Architectes (SFA) ; Maison de la culture du Japon à Paris.

SUPERSTUDIO La vie après l'architecture

03/04/2019 - 11/08/2019

 « L’Architecture ne touche jamais les grands thèmes, les thèmes fondamentaux de nos vies. L’Architecture reste au bord de notre vie, pour n’intervenir qu’à un certain point du processus, généralement quand notre comportement a déjà été codifié, fournissant des réponses à des problèmes énoncés de façon rigide (…) Cela devient ensuite un acte de cohérence ou un essai ultime de salut, pour se concentrer sur la redéfinition des actes primaires et pour examiner, en premier lieu, les relations entre l’architecture et ces actes. » Superstudio, 1972

La vie après l’architecture est la première grande monographie en France consacrée à l’œuvre de Superstudio. L’exposition présente les projets les plus significatifs de ce groupe italien dans l’ensemble des espaces du Frac Centre-Val de Loire.

Fondé en 1966 à Florence par Adolfo Natalini et Cristiano Toraldo di Francia, et rejoint ensuite par Gian Piero Frassinelli, Roberto et Alessandro Magris ainsi qu’Alessandro Poli (entre 1970 et 1972), Superstudio fut un des groupes architecturaux les plus influents de la scène radicale mondiale (1966-1978).

Les chapitres de l’exposition empruntent les chemins conceptuels du groupe afin de donner à voir autant la chronologie de l’œuvre qu’une transversalité intellectuelle pour comprendre l’impact de cette pensée sur les fondements de l’architecture. L’exposition présente de manière exhaustive, les formes fictionnelles d’écriture de l’architecture : parfois en convoquant les mythes fondateurs – les actes fondamentaux, la Mort, l’Amour, la Cérémonie, l’Éducation et la Vie – ; d’autres fois, par la mort de l’architecture – les Istogrammi ou encore le monument continu. La discipline est affaire d’écriture, celle de « Nos vies [qui] seront notre seule architecture ». De salle en salle, l’œuvre de Superstudio invite à vivre une poésie de l’errance que nous appelons de nos vœux au Frac Centre-Val de Loire.

Mais il est aussi question de découvrir les tentatives répétées d’agir directement sur le métier d’architecte et sur les typologies du bâti avec la présentation, pour la première fois, des catalogues de villas et la production de nouvelles maquettes avec la collaboration des membres du groupe.

Pour mettre au jour l’importance conceptuelle de Superstudio, un étage entier est consacré à un paysage européen de l’architecture radicale à partir de la collection du Frac Centre-Val de Loire. Ce dialogue est d’une part, une mise en contextualisation historique, d’autre part, une mise en question révélatrice de l’œuvre de Superstudio dans la scène architecturale contemporaine.

Catalogue

Première publication en français rétrospective de l’œuvre de Superstudio
300 pages
Co-édition Frac Centre-Val de Loire et Lienart éditions
Date de parution : octobre 2019

Collection : Superstudio

ATLAS DES UTOPIES Accrochage de la collection

03/04/2019 - 11/08/2019

En 1972, le critique d’art italien Germano Celant qualifie d’« architecture radicale » Superstudio et la scène florentine. Le terme est rapidement étendu à d’autres artistes et architectes européens ou américains qui, à l’instar de leurs homologues italiens, ouvrent l’architecture à des pratiques conceptuelles et artistiques. Parfois très éloignés de toute finalité constructive, leurs projets déclinés à toutes les échelles entendent ébranler les certitudes de la modernité classique et réformer le mode de penser la ville et l’habitat.

Réunissant plus de 25 artistes et architectes majeurs de la seconde moitié du 20e siècle, l’exposition s’ouvre sur des visions urbaines – depuis New Babylon de Constant jusqu’au New York Délire de Rem Koolhaas – qui portent un regard particulièrement critique sur la ville moderne. Elle se prolonge ensuite sur des projets architecturaux qui tentent de redéfinir les relations à la fois physiques et psychiques entre l’homme et l’espace architectural. Au centre, le cube blanc accueille quant à lui trois projets iconiques du design radical italien conçus par Ettore Sottsass Jr., les Superbox, Archizoom, les Letti di Sogno et Riccardo Dalisi, Trône. C’est ainsi que la radicalité apparaît sous l’hospice du rituel (Sottsass Jr.) ou celle du rêve et du fantasme (Archizoom).

Loin d’être un hymne au progrès, l’exposition essaye, avec tendresse, de montrer la nostalgie des déséquilibres qui habite ces tentatives de dépasser le réel. Alors Bye Bye Utopia, bienvenue à l’errance.

Ressources

Collection :Raimund AbrahamAnt FarmArchitecture PrincipeArchizoom AssociatiChanéacConstantPeter CookCoop Himmelb(l)auRiccardo DalisiGuy DebordGünther FeuersteinYona FriedmanHiromi FujiiDavid GreeneAngela HareiterPascal HäusermannUgo La PietraOMALuigi PellegrinWalter PichlerCharles SimondsSITEPaolo SoleriEttore Sottsass Jr.Antoine StincoUFOMadelon Vriesendorp

THE HOUSE FOR DOING NOTHING Aristide Antonas

27/04/2018 - 16/09/2018

«La substance de la vie quotidienne, l’humble et riche “matière humaine”, traverse toute aliénation et fonde la “désaliénation”. Si nous prenons dialectiquement et dans leur sens plein les mots : nature humaine, nous pouvons dire que la critique de la vie quotidienne étudie concrètement la nature humaine». Henri Lefebvre

Première monographie consacrée en France à l’œuvre d’Aristide Antonas, cette exposition déploie en plusieurs chapitres son projet The House for Doing Nothing (« La maison pour ne rien faire »), comme autant de jalons sur le parcours du visiteur.

 

 

Développée depuis 2008 par Antonas, architecte et philosophe, l’œuvre est née d’une lecture de la pensée défendue par le philosophe slovène Slavoj Žižek dans son ouvrage Violence: Six Sideways Reflections (2008). Dans son livre, l’auteur invite à résister à toute forme d’engagement dans le monde et à s’en retirer pour établir une distance critique. Aristide Antonas considère quant à lui cette forme de « repli sur soi » non pas comme une posture héroïque de résistance mais bien comme le fondement de notre rapport actuel au quotidien et au réel.

The House for Doing Nothing dessine sur le mode du récit et de la fiction le cadre de vie de ce protagoniste – héros ou simple homme du commun. À l’ère de l’hyperconnectivité, la condition domestique est désormais traversée par une forme de paradoxe : « être chez soi » revient en même temps à être connecté au monde. L’individu n’y est plus isolé de la sphère publique. Au contraire, c’est ce repli sur soi qui vient désormais structurer la sphère sociale. La maison est devenue une interface mêlant sphère privée et sphère publique, et où se révèle la crise profonde traversée par les notions traditionnelles de « soi », de « communauté » et de «société».

C’est cette nouvelle nature de la maison – et donc de l’Homme – qu’Aristide Antonas entend interroger avec The House for Doing Nothing, en questionnant le rôle, voire la responsabilité politique de la condition domestique.

RITOURNELLES Rémy Jacquier

27/04/2018 - 16/09/2018

« On s’élance, on risque une improvisation. Mais improviser, c’est rejoindre le Monde, ou se confondre avec lui. On sort de chez soi au fil d’une chansonnette. Sur les lignes motrices, gestuelles, sonores qui marquent le parcours coutumier d’un enfant, se greffent ou se mettent à bourgeonner des «lignes d’erre», avec des boucles, des nœuds, des vitesse, des mouvements, des gestes et des sonorités différents. »
Rémy Jacquier

L’exposition consacrée au travail de l’artiste Rémy Jacquier revient sur près de 20 ans d’une pratique où se croisent autant le dessin, l’architecture et la sculpture que la musique, la littérature, la philosophie ou encore les sciences naturelles.

Son œuvre protéiforme est particulièrement habitée par les phénomènes de transcription : schémas d’oreilles internes transposés en instruments ou en maquettes, œuvres littéraires traduites en signes Braille puis en volumes architecturaux… autant de processus de transformations opérant par glissements d’un langage à un autre, d’une forme à une autre. Chaque volume architectural, instrument de musique, dessin ou partition musicale nait ainsi de la mise en place par l’artiste d’un « système ouvert de production », favorisant une forme de dérive ou d’affolement en quête d’un « point d’équilibre entre chaos et cosmos ». Souvent, Rémy Jacquier décline en série ces variations nées de la répétition, comme autant de trajectoires errantes frayées à partir d’une même origine.

Renvoyant autant à l’idée de déplacement et de parcours qu’à celle de rythme, la ligne et le corps s’affirment dès lors comme les éléments fondamentaux d’une démarche marquée à la fois par un aller-retour permanent entre le visible et le sensible – entre optique et haptique – et par une approche performative du dessin. Ni image, ni représentation, celui-ci est envisagé par l’artiste comme la restitution d’une expérience vécue dans l’espace d’une feuille de papier.images site

RÉPARATIONS

28/04/2017 - 06/08/2017

Réparations est une exposition collective qui met en vis-à-vis des œuvres de Kader Attia (Prix Marcel Duchamp 2016) – Arab Spring, 2014, Indépendance Tchao, 2014, et Mimesis as Resistance, Measure and Control, 2013 – avec des œuvres de la collection du Frac Centre-Val de Loire : Shigeru Ban, Bernd & Hilla Becher, Daniel Buren, John Hejduk, Tadashi Kawamata, Alina Slesinska & Eustachy Kossakowski, Minimaforms & Krysztof Wodiczko, Daniel Libeskind, Miguel Palma, Massinissa Selmani.

Kader Attia procède par collisions entre deux mondes de la réparation : celui de l’Europe et celui des mondes extra-occidentaux. « Réparer, dans les cultures traditionnelles, est un dispositif du visible, d’un renouvellement qui modifie à jamais la forme première de l’objet. Dans le monde occidental moderne, au contraire, réparer est synonyme du retour à l’état initial des choses et de la disparition de la blessure. »

 

L’exposition est introduite par Ecosystéma de Miguel Palma. Cette installation révèle les tensions entre cycles et recyclages entre l’environnement, l’industrie et l’être humain. Plus loin, Indépendance Tchao de Kader Attia s’annonce comme le rêve inachevé des utopies indépendantistes des années 1960. À la fin du parcours, Arab Spring est une mise en scène d’un réel de l’art devenu destruction.

Entre ces destructions – reconstructions, des îlots séquencent le parcours. La précarité des architectures de Tadashi Kawamata se fond dans l’environnement proche. Celles de Shigeru Ban sont une réponse « fragile » à la fragilité du monde. Les maquettes du projet de Daniel Libeskind mettent au jour le futur possible d’un quartier de Berlin resté en friche suite aux dommages de la guerre. L’Angel Catcher de John Hejduk, 1991, sculpture-prothèse monumentale, tente d’attraper les anges déchus de nos rêves. L’installation 1000 villages, 2015, de Massinissa Selmani est une critique amère du rêve utopique de l’Algérie des années 1970. Les photographies de Bernd & Hilla Becher observent les ruines de la société industrielle tandis que les photomontages d’Alina Slesinska & Eustachy Kossakowski sont une tentative de se détacher de l’idéologie moderniste. Ailleurs dans l’exposition, la « greffe » opérée par Daniel Buren dans le Cour du Palais Royal, à Paris, Les deux plateaux, 1986, intervient comme une scarification venant inverser et déformer l’architecture classique pour en révéler les soubassements.

L’exposition est l’occasion pour le visiteur de participer par son regard et par sa pensée à la réparation du monde que les œuvres de l’art et de l’architecture ne cessent de mettre en évidence.

Artistes et architectes de l’exposition
Kader Attia
Shigeru Ban
Daniel Buren
Bernd & Hilla Becher
John Hejduk
Tadashi Kawamata
Alina Slesinska & Eustachy Kossakowski
Minimaforms & Krzysztof Wodiczko
Daniel Libeskind
Miguel Palma
Massinissa Selmani
Charles Simonds

Ressources
Collection :
Kader Attia, Shigeru Ban, Bernd & Hilla Becher, Daniel Buren, John Hejduk, Tadashi Kawamata, Daniel Libeskind, Minimaforms (Theo Spyropoulos) et Krzysztof Wodiczko, Miguel Palma

ALGER, ARCHIPEL DES LIBERTÉS

04/06/2021 - 02/01/2022

Dans toutes les villes lointaines et dans tous les villages voisins
Le torrent coule dans les rues
Les serfouettes brillent dans les champs
Les drapeaux flottent
Un salut à toi pour la Liberté
Un salut pour tout peuple qui lutte
Qui rêve de la vie et de la paix
Fairouz
Lettre à Djamila Bouhired, 
1959

L’exposition Alger, archipel des libertés jette un pont entre plusieurs périodes révolutionnaires qu’a connu et connait jusqu’alors le continent africain.
Elle réunit une quinzaine d’artistes dont les réflexions puisent dans les mémoires des luttes africaines, de même qu’elle raconte des trajectoires révolutionnaires iconiques et méconnues, fabrique des récits intimes et collectifs, tant historiques que fictionnels.

Son point de départ est Alger, et plus généralement l’Algérie, qui a connu deux périodes de son histoire synonyme de volonté d’émancipation des peuples : la période postcoloniale autour des années 1970 où s’invite à Alger plusieurs mouvements révolutionnaires de pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, et plus récemment, en 2019, où se produit une révolte nationale inattendue, qui prend communément le nom de « la révolution du sourire » par son caractère pacifiste.

Alger ne représente qu’un exemple récent de ce que traverse l’Afrique en termes de volontés de changements sociaux et politiques, car à l’instar des mouvements indépendantistes et révolutionnaires parus en Afrique dans les années 1950, qui trouvent d’ailleurs refuge à Alger, on assiste depuis 2011 à des révolutions et des révoltes endogènes, portées par une nouvelle jeunesse, dont la sphère virtuelle et les mouvements sociaux accompagnent la réappropriation de l’espace public, la rue, la place. Elles sont désireuses de libertés individuelle et collective, de réformes politiques, de meilleures conditions sociales et de travail, mais elles réclament particulièrement un changement de régime, la cessation de la corruption et de l’injustice. Si les révolutions de cette dernière décennie ne portent pas l’idéologie d’une union africaine, elles n’en demeurent pas moins similaires à celles des années 1950, en termes de volonté d’émancipation des peuples.

Nous chercherons à comprendre ce qui anime, depuis plusieurs décennies, le possible et le réel dans un continent, l’Afrique, qui « reste à ce jour l’unique endroit en capacité d’écouter le monde ». C’est la terre où tout peut arriver y compris, et surtout, la rencontre des ailleurs, le devenir commun, un Afropolitanisme qui lève enfin le voile sur l’échec de l’Universalisme et offre une nouvelle perspective. Longtemps terre des départs, l’Afrique est le continent de la diaspora aux déplacements voulus et souvent subis – il n’y a pas d’autre continent qui puisse autant affirmer qu’il « est au monde » – cette identité en a fait le lieu des confessions. L’Afrique est l’espace de l’écoute. Gigantesque parloir, on y vient, on y revient, pour se confesser de ses rêves colonialistes, de ses peurs, de ses fantasmes parfois. Dans ce vacarme de ceux qui parlent, l’Afrique attend qu’on l’écoute.

Artistes exposé·es

Sunday Jack Akpan, Marwa Arsanios, Louisa Babari, Fatima Chafaa, François-Xavier Gbré, Caroline Gueye.

Le projet des Archives des luttes des femmes en Algérie

William Kentridge, Michèle Magema, Fatima Mazmouz, Drifa Mezenner, Mohamed Rachdi, Sadek Rahim, Leïla Saadna, Lydia Saidi, Zineb Sedira, Massinissa Selmani, Sofiane Zouggar

Commissariat

Commissaire associée :
Nadira Laggoune, commissaire d’exposition et critique d’art

Commissaire de l’exposition :
Abdelkader Damani, directeur du Frac Centre-Val de Loire

AILLEURS ... OU PLUS LOIN

17/06/2020 - 09/05/2021

Ailleurs est-il devenu trop proche ou a-t-il disparu ? Nous nous affairons à l’atteindre et il se rit de nous, idiots que nous sommes à croire qu’il est loin. Alors qu’il est plus loin. Il est plus loin que l’espoir, plus loin que la liberté, plus loin que la justice, plus loin que l’amour, plus loin que le vivre, plus loin que la vérité. Mais il paraît, aux dires de certains, que plus loin est là où réside une œuvre.

Ailleurs…ou plus loin est une exposition pour retrouver les œuvres comme on appréhende des retrouvailles après un long exil. On vacille entre la peur de ne plus reconnaître les siens ou celle d’avoir été oublié d’eux. Et puis il y a le souvenir de soi. Au retour, nous sommes toujours jeunes, la terre quittée jadis ne nous a pas vu vieillir, n’a rien gardé de nos doutes, de nos amours, de nos larmes. Elle garde le seul souvenir de notre jeunesse arrogante, folle, convaincue de conquérir le monde.

Alors ! comment poser sa vieille carcasse là où il n’y a plus de souvenir de nous ? La question est abyssale, et seules les œuvres se risquent pour nous dans ces profondeurs.
Il en est ainsi des mondes invisibles de Brigitte Mahlknecht. Le travail concerne la façon dont nous nous déplaçons dans le monde et la façon dont les différents endroits se chevauchent dans nos souvenirs. L’artiste dessine un monde impossible à voir, une demeure qui pourrait accueillir ceux qui passent.

MADRID, OCTOBRE 68 La scène expérimentale espagnole

12/10/2018 - 24/02/2019

À l’automne 2018, le Frac Centre-Val de Loire inaugure la première exposition dédiée en France à la scène expérimentale espagnole des années 1960-1980.

En 1968, le premier ordinateur fait son apparition dans l’université espagnole, marquant le début des activités du Centre de Calcul. Après des décennies d’isolement culturel, des artistes, des architectes et des musiciens se lancent alors dans une réflexion autour de l’exploitation de l’ordinateur dans leurs processus créatifs. Le Centre de Calcul devient l’espace de liberté créatif le plus significatif de la fin de la dictature en s’affirmant alors comme une structure d’expérimentation collective, dans un contexte où le rassemblement « avait une signification particulière, presque subversive ».

 

L’immunité assurée par l’aura de la technologie, en apparence non-idéologique, permet au Centre d’impulser un élan sans précédent à l’innovation espagnole restée en gestation. S’ensuit une double rupture : l’effondrement du bloc culturel imposé par le régime politique ; la disparition des frontières entre les différents champs de la création, ouvrant l’expérimentation à de nouvelles voies d’expression.

L’exposition, déploie de manière exhaustive, l’œuvre historique de Javier Seguí de la Riva, et forme le corpus nécessaire pour comprendre le contexte de l’époque et relier entre elles les œuvres des architectes et des artistes dans un questionnement permanent autour des cohabitations entre imaginaire et expérimentation.

Quant aux formes en mouvement de Jose Luis Alexanco, elles côtoient les Figures impossibles de José María Yturralde, en dialogue avec la poésie d’Ignacio Gómez de Liaño.

Avec les œuvres de : José Luis Alexanco, Manuel Barbadillo, Ana Buenaventura, Luis De Pablo, José Miguel de Prada Poole, José Luís Gómez Perale, Ignacio Gómez de Liaño, Luis Garcia Núñez Lugán, Abel Martín, Juan Navarro Baldeweg, Enrique Salamanca, Guillermo Searle, Eusebio Sempere, Francisco Javier Seguí de la Riva, Soledad Sevilla, José María Yturralde

Commissariat : Mónica García Martinez et Abdelkader Damani

Avec le soutien d’Acción Cultural Española (AC/E)
à travers le Programme for the Internationalisation of Spanish Culture (PICE),
dans le cadre des Mobility Grants

ARKHÈ Accrochage de la collection

07/06/2018 - 17/02/2019

Le cycle d’expositions consacrées à la collection du Frac Centre-Val de Loire invite le visiteur à une relecture des fondements sur lesquels se construit l’expérimentation architecturale depuis le début des années 1950.

Intitulé Arkhè, ce premier volet revient sur les interprétations contemporaines du mythe fondateur de l’architecture. Depuis les préceptes de Vitruve, au Ier siècle avant notre ère, à l’iconoclasme flamboyant et résolument pop de Reyner Banham, l’architecture ne cesse de conter ses origines : hutte primitive ou premier feu, toile tissée ou monument sculpté, jardin d’Eden ou ventre maternel… Derrière chaque modèle, derrière chaque re-commencement, se révèle une certaine vision de l’homme : la première architecture prescrit ce que sera le dernier homme.

 

 

L’exposition inverse ainsi la perspective « futurologique » régulièrement attachée à la collection du Frac Centre-Val de Loire. La « prospective » dénote souvent une obsession pour l’innovation et la table rase. Elle succombe à une forme de fuite en avant propre aux avant-gardes, qui ne cessent de rejouer la querelle des Anciens et des Modernes.

Pourtant, nul ne peut s’empêcher de retracer d’où il vient. Projeter l’avenir, c’est toujours proposer une « cosmogonie », c’est écrire une genèse à partir d’un commencement pour envisager une issue. L’architecture expérimentale apparaît alors comme une rediscussion des fondements de toute chose – une arkhè – ouvrant à la multitude des mondes possibles. Sans jamais trancher.
Avec les œuvres de : BIOTHING, Aristide Antonas, Cavart, Coop Himmelb(l)au, Hans Hollein, Haus-Rucker-Co, Riccardo Dalisi, François Dallegret, David George Emmerich, Yona Friedman, Vittorio Giorgini, David Greene (Archigram), Günter Günschel, Angela Hareiter, Haus-Rucker-Co, Martin Honert, Wes Jones, Dušan Kuzma, Ugo La Pietra, František Lesák, María Mallo, OCEAN Design Research Association, Walter Pichler, Arthur Quarmby, Franco Raggi, Philippe Rahm, Charles Simonds, Olivier Seguin, Ettore Sottsass Jr., Superstudio, Piere Székely

LE CENTRE BEAUBOURG Chanéac

27/04/2018 - 16/09/2018

« Ce fameux angle droit, tarte à la crème de l’architecture contemporaine, arrive à un moment où les peintres et les sculpteurs se sont détachés des théories néo-constructivistes au profil d’un baroquisme de plus en plus lyrique. Ceci nous laisse penser que l’angle droit en architecture doit être en retard sur la peinture et la sculpture.» Michel Ragon

Cette exposition déploie l’exceptionnel fonds acquis par le Frac Centre-Val de Loire autour du projet présenté en 1971 pour le concours Centre Pompidou par l’artiste et architecte Chanéac en collaboration avec Pascal Häusermann et Claude Costy.

Comprenant plus de 80 dessins ainsi que la maquette réalisée pour l’occasion, le projet témoigne de l’approche plasticienne de ce peintre de formation qui entend l’architecture et l’expérience de l’espace par la sculpture et la peinture.

Le projet de Chanéac est diamétralement opposé à celui des lauréats Renzo Piano et Richard Rogers inauguré en 1977. Chanéac imagine une structure organique complexe à partir d’un arc jaillissant et d’un arc enveloppant : de grands volumes courbes de tailles variées, opaques ou transparents et enchevêtrés les uns dans les autres, se déploient sur l’ensemble de l’esplanade autour d’un plan d’eau.

Chanéac plaide pour une architecture « sculpture et paysage, palpitante (…), riche et complexe en opposition radicale avec une philosophie architecturale qui veut créer des volumes très neutres pour s’effacer devant les œuvres qu’elle abrite ». Elle doit selon lui « déclencher des expérimentations audio-visuelles » et générer des utilisations multiples et inattendues.

Ressources

Collection :Chanéac

EILE PR_FAIRE LA FICTION New-Territories (flash-back 1993-2050)

10/11/2016 - 26/03/2017

En 2016, vingt ans après la première exposition au Frac Centre-Val de Loire, New-Territories* est invité pour un « flash-back 1993-2050 ».

Cette manifestation retrace et trace 57 ans de travail, de scénarios, de projets, de polémiques et de prospectives. Elle donne à voir une production foisonnante, portée par l’Avatar, cette figure hybride générée digitalement dès 1993 pour se substituer à la figure autoritaire de « l’architecte – auteur » et synthétiser ses multiples collaborations – BoyeRoche (1989); Roche (1990); Roche & François (1991); R-F-L-H-R-P (1992); Roche, DSV & Sie (1993–97); R, DSV & Sie. P (1998); R & Sie. D/B: L (1999–2001); R&Sie(n) (2001 to 2011) et [eIf/bt/c] (2011-2016)…

L’ensemble de ces collaborations, de ces labels, des ces dispositifs constituent les fragments de New-Territories, une matrice qui depuis 1993 les génère, les mets en sommeil et les active.
« eILe Pr_FAIRE la FICTION », le titre de l’exposition annonce d’emblée deux postulats qui sous-tendent le propos : d’une part, la figure de l’androgyne, d’Aphrodite, un être qui se refuse au genre et de fait se refuse à dominer les territoires, à dominer par la forme, à dominer avec la matière. D’autre part, « Faire la Fiction » comme mode opératoire pour faire le monde, l’écrire en scénario. Refusant toute forme d’enfermement, New-Territories vit dans un état de migration permanente ; toujours ailleurs, ailleurs en géographie, mais aussi – et toujours – au centre même de l’architecture comme une zone magnétique qui collabore mêlant à l’architecture, le cinéma, l’écriture et la collaboration avec les artistes, avec les philosophes, les biologistes, les mathématiciens, parfois les architectes… C’est une structure poreuse, ouverte… au monde.

Ayant saisi, dès 1990, tout le potentiel des technologies numériques, New-Territories n’a cependant eu de cesse d’en révéler les désordres et les limites. L’architecture n’est pas affaire de projection, elle est une histoire de « distorsion du réel » affirme New-Territories.

Dans « eILe Pr_FAIRE la FICTION », le public est invité à embarquer pour une « odyssée paranoïaque » au travers d’une série de projets historiques (pour majeure partie conservés en collection du Frac Centre–Val de Loire), et de scénarios « anthropotechniques » – le plus récent de New-Territories, sous le label M4 (mindmachinemakingmyths).

Une pièce inédite, produite spécifiquement pour un des espaces des Turbulences, questionne à nouveau, via des procédures robotiques et computationnelles, la perte de contrôle, l’affranchissement du design préalable. Il est question d’un dispositif incertain en train de se « Faire », réactif et en temps réel substituant contingences et artefacts aux modélisations 3D.

L’exposition brouillera la chronologie au profit d’une lecture non linéaire, à la fois géographique et psychanalytique des projets. Elle traquera la permanence de certaines stratégies architecturales et technologiques, les obsessions de l’architecte, les attitudes et les dispositifs sous-tendant à chaque fois un rapport renouvelé au monde, dans ses dimensions biologiques, politiques et techniques.

Des voix off, des lignes de fuite, des modes opératoires, des dispositifs machinistes aux creux de stratégies critiques nous guident et nous abandonnent dans une ritournelle fiction / réel.

Pour clore et ouvrir, un livre d’entretien avec Sylvia Lavin (historienne et critique d’architecture), Jeffrey Kipnis (historien et critique de l’architecture), Cynthia Davidson (critique d’architecture et éditrice), Greg Lynn (architecte), Bart Lootsma (historien et critique d’architecture), Hans Ullrich Obrist (commissaire d’exposition), Bruce Sterling (écrivain), Stephanie Lavaux (Associée et Artiste) et d’autres encore… est édité à l’occasion. Il pose directement et littéralement la question de celui qui s’énonce comme le secrétaire particulier de « New-Territories » : « _Qui êtes vous François Roche ? ».

Commissariat : Abdelkader Damani (directeur du Frac Centre-Val de Loire) et New-Territories

*New-Territories, agence d’architecture – laboratoire protéiforme
New-Territories est une agence d’architecture polymorphe. Fondée en 1993, elle a adopté différentes étiquettes, appelations, stratégies et missions. New-Territories est dirigée par l’avatar androgyne et transgenre, _eILe_, qui autorise François Roche à écrire, parler et enseigner en son nom, comme un secrétaire personnel, « un fil d’Ariane de ce système ectoplasmique et esprit paranoïaque. »

www.new-territories.com/s_he_would_rather_do_FICTION_MAKer

www.instagram.com/s_hefictionmaker

LA VILLE AU LOIN

01/04/2016 - 18/09/2016

« La ville s’éloigne, elle s’est éloignée désormais à une distance qui tendanciellement couvre le territoire entier » Jean-Luc Nancy

L’exposition propose une plongée dans le fourmillement urbain, tentant de capter autant l’intimité d’un coin de rue que l’étendue des paysages de ville.
Maintenant que la Terre est devenue un ensemble de proximités urbaines, comment s’installent les régimes de proximité, comment résistent, persistent encore les espoirs du lointain ? C’est à l’entre-deux que se situe le chemin de cette exposition.

Le principe de l’exposition est de sélectionner une œuvre dans chacune des collections des 22 autres Frac, dialoguant avec la collection du Frac Centre-Val de Loire et les œuvres d’artistes invités. Le Frac perpétue ainsi sa tradition de lieu de migrations disciplinaires de l’art et de l’architecture.

Le public est accueilli par la Tenda Rossa de Franco Raggi. À l’image de la collection toute entière, cette œuvre introduit l’exposition dans une forme d’errance créatrice, en croisant tout autant la peinture que la sculpture et l’architecture. Le visiteur, spectateur et acteur, parcourt l’exposition comme il déambule dans la ville. Cette place particulière de l’individu est notamment le propos de l’œuvre Paper / Midwestern Ocean de Gianni Pettena. L’artiste remplit une salle de bandes de papier que le public découpe pour se faire une place. Le spectateur devient partie prenante de l’œuvre.

Un peu plus loin, une ville imaginaire de l’artiste nigérian Emeka Ogboh plonge le spectateur dans un univers sonore captivant. « La ville au loin » se conclut par une fable, Medium total, de Günther Domenig et Eilfried Huth, un conte imaginant une architecture devenue organisme biologique mutant.

Ainsi, à travers quatre-vingts œuvres d’artistes et d’architectes, l’exposition est l’occasion d’une promenade urbaine du lointain et du proche. On y croise une Tour de Babel (Anthony Freestone), une cabine téléphonique (Slimane Raïs) ou encore un Skyline de tours.

Image : Luca Galofaro, Stazione spaziale – Ritorni, 2010
Collection Frac Centre-Val de Loire

Ressources
Collection :ACTAR Arquitectura, Chanéac, Günther Domenig & Eilfried Huth, David Georges Emmerich, Thom Faulders, Didier Fiúza Faustino, Vittorio Giorgini, Rodney Graham, Michael Graves, Angela Hareiter, Leonel Moura, François Roche New-Territories, Manfredi Nicoletti, OMA, Martin Pinchis, Franco Raggi, Aldo Loris Rossi, Ettore Sottsass Jr., SPAN, Pierre Székely, Emeka Ogboh, Peter Cook, DOGMA, Yona Friedman, IaN+, Ant Farm, Archizoom Associati, Louidgi Beltrame, Jordi Colomer, Aurélien Froment, Dora Garcia, Haus-Rucker-Co, Ugo La Pietra, Charlotte Moth, Julien Prévieux, Charles Simonds, UFO, Superstudio