Superstudio

Gli Atti Fondamentali: Cerimonia, 1971-1973

À partir de 1971, Superstudio opère une « refondation anthropologique et philosophique de l’architecture » au travers d’une série de travaux théoriques intitulée Les Actes Fondamentaux. Cette volonté de mise en « [...] relations entre l’architecture (en tant que formalisation consciente de la planète) et les actes de la vie humaine » aboutit à cinq grands thèmes : Vie, Éducation, Cérémonie, Amour, Mort. Chaque acte se déroule sur une surface lisse, tramée et infinie issue du système mis au point par le groupe depuis 1969. Si chaque acte devait à l’origine faire l’objet d’un court-métrage, seuls Vie et Cérémonie ont été tournés, les autres restant à l’état de storyboards, collages et montages.

Avec Cerimonia, réalisé en 1973 pour la XVe Triennale de Milan, Superstudio mène une réflexion sur la dimension symbolique de la vie humaine et sur les rites qui la jalonnent. Le film éponyme donne à voir plusieurs individus qui, après avoir émergé de la Terre, pratiquent de manière rituelle chaque activité quotidienne.

« Toute notre vie est donc un ensemble de rites : ou plutôt, étant donné que dans la langue courante le rite est trop lié à l’idée de religion, nous utiliserons le terme “cérémonie” qui admet aussi des applications laïques (cérémonie militaire, cérémonie de l’État, être cérémonieux …) ; en pratique, notre vie est une cérémonie ininterrompue de la naissance à la mort. Il est difficile d’accepter cette vision de notre existence, mais c’est un fait. Observons, par exemple, comment nous nous servons continuellement, dans nos rapports avec les personnes, d’actes cérémoniels – les salutations, les civilités, la poignée de main, les embrassades, etc. Il est clair qu’il s’agit seulement de rites : pourtant, si nous les éliminions totalement, nous nous sentirions dans l’impossibilité physique d’entrer en relation avec les autres ; ces actes ne sont toutefois pas essentiels et ils varient avec le temps et avec le lieu.»

in Superstudio, Cerimonia, Cinque Storie del Superstudio, Casabella, 1973, pp. 34-41

 

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