Superstudio

Gli Atti Fondamentali: Morte, 1971-1973

À partir de 1971, Superstudio opère une « refondation anthropologique et philosophique de l’architecture » au travers d’une série de travaux théoriques intitulée Les Actes Fondamentaux. Cette volonté de mise en « [...] relations entre l’architecture (en tant que formalisation consciente de la planète) et les actes de la vie humaine » aboutit à cinq grands thèmes : Vie, Éducation, Cérémonie, Amour, Mort. Chaque acte se déroule sur une surface lisse, tramée et infinie issue du système mis au point par le groupe depuis 1969. Si chaque acte devait à l’origine faire l’objet d’un court-métrage, seuls Vie et Cérémonie ont été tournés, les autres restant à l’état de storyboards, collages et montages.

Dernier chapitre de ces méditations, la Mort est envisagée par Superstudio comme « l’image publique du temps et de la mémoire ». L’acceptation de la mort est, pour Superstudio, « nécessaire à l’élimination de la nécessité de l’architecture ». Le groupe insiste sur le modèle architectural du cimetière, avec un « projet pédagogique pour le Cimetière de Modène » ainsi qu’une réflexion sur les notions de « cimetière monumental » et de « cimetière universel ».

«Quand nous fumes arrivés hors de la ville, devant nos yeux apparut une grande étendue uniformément dallée, divisée en grands carrés par des fissures fines. Cette sorte de place s’étendait à perte de vue : on entrevoyait ses limites, ou plutôt on imaginait ses limites, là où commençait d’un côté une haute végétation, de l’autre des collines, et des deux autres côtés les premières constructions périphériques. La couleur de cette surface était d’un gris uniforme, altéré seulement çà et là par les tâches mouillées des pluies de la nuit précédente. […] L’idée de la mort s’est associée à l’image absolue du vide géométrique que j’avais traversé. L’architecture et la mort coïncidèrent soudainement. L’ordre parfait et les symétries, et l’indifférence au temps, à la nature, aux hommes, trouvèrent une raison.»

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