Damien Sorrentino

Banc de Sardines, 2004

Composée de trois cents clignotants de voiture détournés de leur fonction usuelle, répartis de façon régulière sur des panneaux de coffrage, l’œuvre que livre Damien Sorrentino n’est pas sans évoquer les œuvres cinétiques de Vassilakis Takis. Cette installation dont l’aspect est changeant, s'appréhende aussi bien visuellement que de façon sonore : le cliquetis de chaque centrale électrique étant aussi prégnant que les stimuli visuels produits. Si le titre donné à cette œuvre renvoie directement à l’organisation serrée de chaque éclairage, ce sont également ses effets caractéristiques visuels et sonores qui lui confèrent toute sa portée poétique. Ondoyant comme les larges mouvements d’un banc de poissons, reflétant la lumière comme la surface argentée de leurs corps, cliquetant comme le son de leur clapotement, l'installation de Damien Sorrentino est riche en évocations. Outre ces aspects métaphoriques, ce sont ses aspects techniques qui la caractérisent. Si le recto de l’œuvre tend vers un ordonnancement clair et régulier des clignotants, le verso se compose d'un réseau complexe de câblages électriques reliés à des transformateurs disposés aux extrémités de la structure. Exposée en 2006 au Collège Marcel Duchamp de Châteauroux, Banc de Sardines fut présentée également en 2007 dans l’exposition On the road, au musée PAB d’Alès. Disposée face au mur, l’installation produisait un rétroéclairage dont le halo ambré et intermittent renforçait le caractère énigmatique de l’œuvre.

Sophie Fétro

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