servo

Lobbi-Ports, 2002

Conçue pour des chaînes d'hôtels, cette ligne de design propose des panneaux muraux interactifs, transposables dans n’importe quelle structure, à n’importe quelle échelle et identifiables par tout voyageur. Tels des kakemonos, ces longs bandeaux courbes et plissés reprennent des caractéristiques de deux lignes que servo avait antérieurement créées, les Cloudline et Nurbline. Ces panneaux accrochés à la structure existante possèdent un ensemble de LED intégrés à des vitres transparentes bleues. Ces membranes dynamiques programmées proposent des informations de toute nature, des publicités commerciales, des peintures de Perry Hall, des films, des textes, des informations boursières et font du système une sorte de « nasdaq » livrant aussi bien les messages personnels au trader que les annonces collectives. Mais servo oppose aux rythmes des structures, un réseau de capteurs qui perturbe sans cesse le système d’exposition visuelle : les contenus, programmés à l’avance ou nouvellement entrés, apparaissent ou disparaissent en des degrés variés de translucidité ou d’opacité dans la peau du bâtiment. Ce projet entend révéler le caractère ambigu des halls, ces lieux de transit, interfaces spatiales entre l’hôtel et la ville, entre une organisation globalisée d’espaces standardisés (la similarité des chambres d’hôtels) et des spécificités locales, pour en faire un nouvel espace public ouvert tant aux clients de l’hôtel qu’aux citadins. Composé d’éléments mixtes physiques et digitaux, Lobbi-Ports éclate l’espace traditionnel du hall d’hôtel et en exacerbe la nature sociale, ouverte et flexible où l’imprévisibilité des relations relève d’une perpétuelle interaction entre le lieu lui-même et les nouveaux médias.

Nadine Labedade

partager sur ou