Eckhard Schulze-Fielitz

Raumstadt, 1959

En 1959, Eckhard Shulze-Fielitz applique son approche structurale au fait urbain. Un an après la Ville spatiale de Yona Friedman, il propose à son tour une structure urbaine flexible, adaptable à tout site d’implantation, réalisée à partir d’un système modulaire formé de barres, de structures principales et d’unités normalisées. « Raumstadt (ville spatiale) serait l'agglomération de structures spatiales diverses, s'adaptant au fur et à mesure des besoins (…). Des ouvrages spatiaux portants, surmontés d'étages multiples habités, enjambent des espaces d'autant plus larges qu'ils sont plus hauts. Aux points de concentration, la ville se détache du sol en lui abandonnant le trafic mécanique… Raumstadt recrée un espace public continu tridimensionnel, libéré du trafic motorisé et accompagne le profil du paysage comme une couche cristalline ; elle est elle-même un paysage comparable à celui issu des formations géologiques, avec des montagnes et des vallées, des gorges et des hauts-plateaux (...) Raumstadt est un labyrinthe de l'espace structural, systématisé, préfabriqué, montable et démontable, se développant ou se resserrant, adaptable, multifonctionnel ». Outre le faible coût de sa mise en œuvre, ce type de treillis tridimensionnels doit permettre l’optimisation des performances architecturales de l’ensemble en croisant le fonctionnalisme de l’architecture orthogonale avec les capacités structurelles de constructions tétraédriques et octaédriques. Tous les points sont équidistants les uns des autres, « le réseau ne présente pas de diagonales et sa stabilité dépasse celle du réseau cubique ». De la réunion des points de la grille tétraédrique et octaédrique, il résulte une grille spatiale contenant tous les volumes complémentairement associables. La ville spatiale (Raumstadt) se présente ainsi comme « un continu discontinu : discontinu par l'opposition entre le tout et les parties, continu par les possibilités permanentes de transformations ».

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