Minimaforms (Theo Spyropoulos) et Krzysztof Wodiczko

Architectes

Architecte de nationalité grecque et américaine, Theodore Spyropoulos (1976) enseigne actuellement à l'Architectural Association de Londres où il a lui-même étudié. Il a poursuivi sa formation à la Bartlett School of Architecture et au New Jersey Institute of Technology, puis a travaillé dans les agences de Peter Eisenman et de Zaha Hadid Architects. En 2002, il crée l'agence Minimaforms à Londres avec son frère Stephen et développe une pratique expérimentale de l’architecture en étroite relation avec les nouvelles formes de la communication. Ses projets concernent la conception d'objets, la création d'environnements ou de structures spatiales, et misent sur des processus interactifs et évolutionnaires pour parvenir à la création d'atmosphères modifiant notre conscience perceptive de l’espace. En octobre 2008, Memory cloud est un environnement hybride installé à Trafalgar Square durant trois nuits. Des SMS envoyés par le public y sont projetés sur des nappes de fumées prises comme support dynamique d'un texte collectif écrit en temps réel. Les projets Becoming Animal (2011), explorant le mythe de Cerbère gardien des Enfers, et Facebreeder, machine à traiter les portraits des visiteurs comme base de données pour un portrait composite, explorent des formes de « conversations » pour engendrer une identité collective à la fois commune et monstrueuse. Le travail de Minimaforms est régulièrement exposé à l’international. Une monographie a été publiée en 2010 aux éditions AA press ; une autre concernant la recherche menée au sein de l'AADRL, en 2011.

Krzysztof Wodiczko est né en Pologne en 1943. De sa formation de designer à l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie et de son expérience dans une usine d'optique d’Etat, il a gardé le goût de la conception d'objets mais aussi une conscience critique aigüe « vis-à-vis de la dimension idéologique de la machine » (Guy Tortosa). L'une de ses premières œuvres, Instrument personnel (1969), ouvre la voie à la recherche d'objets alternatifs, situés entre design, art public et arts plastiques et qui sont pour lui des « artifices ». La démarche de Wodiczko s’attache à fournir les moyens esthétiques, fonctionnels et symboliques susceptibles de panser les blessures psycho-sociales de victimes et opprimés de la société, d'assurer leur survie et de réinstaurer un dialogue entre groupes sociaux. Toujours destinées à être « habitées » et expérimentées, ses œuvres trouvent leur sens dans la rue et s'adressent à des sans-abri, des immigrés, des marginaux. Faire entendre et faire voir dans l'espace public ce qui est d’ordre privé (Homeless vehicles, 1988 ; Le bâton d'immigré, 1992 ; Porte-parole, 1995 ; série des projections sur des monuments publics du monde entier) constitue alors une tentative de réanimation de la ville en tant qu'espace propre de la démocratie. Tout le travail de Wodiczko traite de la parole confisquée et de l'aliénation, de la dimension politique du langage, du pouvoir, des médias, de la mémoire collective, de la ville et du corps. Son œuvre a été montrée dans de nombreuses expositions internationales, dont la Biennale de São Paulo (1965, 1967, 1985), la Documenta (1977, 1987), la Biennale de Venise (1986, 2000), la Biennale de Whitney (2000). Wodiczko a reçu en 1999 le Hiroshima Art Prize et en 2004 le prix de la College Art Association.

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