Masahiro Ikeda & Kei’ichie Irie

Architectes

Ingénieur structures et figure incontournable de la scène architecturale japonaise contemporaine, Masahiro Ikeda (Shizuoka, 1964) débute sa carrière dans le bureau de conception structurelle de Toshihiko Kimura et Mutsuro Sasaki, où il est en charge de la Médiathèque de Sendai (1995-2000), réalisée par Toyo Ito. En 1994, il fonde le Masahiro Ikeda Architecture Studio/MIAS, puis, en 2004 l'agence Masahiro Ikeda co.,ltd, et crée la Masahiro Ikeda School of Architecture en 2010. Sa pratique se fonde sur une étroite collaboration avec les architectes (Masaki Endoh, Kei’ichie Irie, Life and Shelter Associates, Toyo Ito, SANAA, Tezuka Architects) en intervenant avec eux dès les premières étapes de la conception du projet. Les études et calculs de structures complexes ne sont pas fournis a posteriori aux architectes, comme c'est le cas la plupart du temps. Cette démarche, qui vise à libérer la forme des contraintes techniques en « intégrant » création architecturale et faisabilité, dépasse cependant l'idée de collaboration pour accéder à celle d’« intégration ». Plus qu’un « simple assemblage de diverses choses, unies de façon indivisible », il propose une interaction « horizontale et dynamique » entre de multiples éléments et compétences, qu'il matérialise en un schéma, l'Imaginary Structure. Le projet résulte donc d'un effet cumulatif où chaque chose agit l'une sur l'autre à plusieurs reprises de manière dynamique, pour converger instantanément, ce que Ikeda nomme la « sublimation ». Récompensés à plusieurs reprises (l’AIJ, JIA, International Architecture Awards 2009…), ses projets ont fait l’objet de plusieurs publications et expositions (Integrist, Masahiro Ikeda à la galerie GA à Tokyo, 2003 ; ArchiLab 2006 Japon à Orléans).

Au sein de son agence Irie Architects and Associates (1980) puis de Power Unit Studio (1987), l’architecte Kei'ichi Irie (Tokyo, 1950) développe une réflexion sur l'environnement urbain. Son engagement pour une architecture contredisant la banalité des banlieues se manifeste dans de nombreux projets de maisons, de logements collectifs (#520 et #701, 2004), de bureaux (Point Perry, New York, 2011) ou de musées (Ishiuchi Dam Museum, 1993). Ses constructions se caractérisent par une grande pureté formelle, par l'usage de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux. Depuis la façade ondulante de la Bean House (Tokyo, 1992) jusqu'aux réminiscences corbuséennes de la K House (Nagano, 2009), les volumes imbriqués et décalés de ses projets d’habitations, les enveloppes translucides, les ouvertures orientées, les jardins et la finesse des parois isolent l'individu de façon très mesurée. Portant pour titre l'initiale du nom de leur propriétaire, la T House (1999), la N House (1999), la Y House (2003) ou la K House (2007) tirent parti de l'environnement par les cadrages cinématographiques que l'architecte compose dans l'espace, comme il le fait également dans ses constructions publiques. Son travail est régulièrement récompensé (Yosioka Prize pour la W House, 1997 ; prix d'Architecture of the Year pour le Isiuchi Dam Museum, 1994) et montré dans le cadre d'expositions au Japon, en Europe, en Australie et aux Etats-Unis (Removable Reality, Tokyo, 1992 ; Tokyo Continuum, Biennale de Venise, 1996 ; The Mirage City : Another Utopia, Tokyo, 1997 ; House of Tomorrow, Melbourne, 2003 ; GA HOUSE Project 2010, Tokyo, 2010).

Nadine Labedade

partager sur ou