David Greene (Archigram)

Living Pod, 1965-1967

Lorsque David Greene conçoit le Living Pod en 1966, l’homme n’a pas encore marché sur la lune, mais le thème de la « capsule » est déjà très présent dans la recherche architecturale. La possibilité de concevoir un objet qui soit en même temps un habitat et un véhicule, capable de résister en milieu hostile ou inconnu en simulant une atmosphère terrestre dans un espace confiné, est une préoccupation majeure de l’architecture expérimentale des années 1960. « La maison est un appareil à transporter avec soi, la ville est une machine sur laquelle on vient se brancher » écrira David Greene. Le Living Pod opère ainsi cette réduction de l’habitat à un habitacle doté d’un confort minimum mais suffisant. S’il n’est destiné qu’à des exploitations terrestres, il n’en reprend pas moins l’esthétique de la conquête spatiale, avec son principe de pieds-verrins adaptables permettant de se poser sur des sols inconnus, et avec la mise en valeur de la circulation des fluides à l’extérieur de l’enveloppe, qui rappelle le costume (ou le casque) du cosmonaute. Comparable à une capsule, le Living Pod n’en possède pas l’autonomie, et constitue en ce sens pour l’architecte une « impasse » autant qu’une utopie. Dans le sillage des réflexions de Reyner Banham sur « l’a-maison » (1965), Greene explore l’idée d’un abandon vraisemblable de la maison sous une forme statique et permanente au profit de dispositifs alternatifs impliquant les nouvelles technologies. Le Living Pod apparaît ainsi comme un projet charnière dans la recherche de David Greene, pour qui l’architecture se réduira par la suite à une offre de services modulables et temporaires plutôt qu’à un objet imposé et définitif.

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