Claude Parent

Maison Toueg, Gif-sur-Yvette, 1969-1970

« Toueg est intéressant, car il explore une autre intention annoncée de l'espace oblique : le porte-à-faux de la masse, le volume projeté en avant de tout son poids ». C'est en effet avec ce projet de maison individuelle que Claude Parent retrouve l'expressivité d'une masse en suspension. Depuis le Centre Culturel de Charleville (1966, non réalisé), imaginé au sein du groupe Architecture Principe, l'architecte n'a plus utilisé ce potentiel de la Fonction oblique. La projection de l'habitant vers le panorama est recherchée ici par l'architecte qui tente ainsi de créer des nouvelles perspectives. Le projet est modeste, par sa taille et par son coût, puisqu'il s'agissait de construire une maison-atelier pour un couple sans enfant. L'architecte se rappelle avoir été marqué par leur passion des moineaux quand il imagina le projet. Un « nid d'oiseau » certes différent structurellement de celui réalisé pour André Bloc au Cap d'Antibes (1959-1962) mais tout aussi ouvert au paysage. Située à 30 km au sud-ouest de Paris sur « un beau terrain en pente », l'habitation se développe sur deux niveaux. De la rue, la façade est très massive et l'entrée se fait par un des côtés de la maison. Ce niveau contient la cuisine et le séjour. L’étage inférieur, en partie enterré, regroupe la salle de bain et la chambre-atelier. Seules les parties communes (chambre-atelier et séjour) présentent des planchers inclinés dont Parent étudiera les aménagements. L'ensemble devait être construit en béton brut de décoffrage. Malgré l'acceptation du permis de construire, une brouille entre les commanditaires et l'architecte mettra un terme au projet.

Audrey Jeanroy

partager sur ou