Hans Hollein

(Autriche, 1934–2014)

Considéré comme l’un des précurseurs de l’architecture radicale et du mouvement postmoderne, Hans Hollein envisage l’architecture à la fois comme un système de signes et un medium de communication. Il développe dès la fin des années 1950 une démarche reposant sur le collage et le détournement d’images et de références. Entre 1956 et 1969, Hans Hollein imagine des « villes-sculptures » sous forme de dessins et de photomontages qui font figure de manifeste contre le fonctionnalisme moderne. Contemporaines du pop art, ces « images-chocs » illustrent son approche sémantique et communicationnelle de l’espace architectural. L’architecte multiplie les motifs mégalithiques et les formes « superstructures » qu’il monumentalise et inscrit dans des paysages ruraux ou urbains. Entre primitivisme et imaginaire expressionniste, ces projets de villes rejettent volontairement toute lisibilité et toute fonctionnalité pour se donner dans l’opacité et la compacité de leurs formes archaïques et inquiétantes : « Le bâtiment ne doit pas révéler son usage, il n’est pas l’expression de la structure et de la construction, ni une enveloppe, ni un abri. Un bâtiment est un bâtiment. L’architecture n’a pas de but. Ce que nous bâtissons se trouvera un usage. La fonction ne crée pas la forme. » Masse nuageuse ou rocher en suspension, les superstructures que Hollein esquisse au-dessus de villes existantes (Manhattan, Vienne ou Salzbourg) évoquent sur un mode critique les propositions mégastructurelles imaginées à l’époque, en même temps qu’elles dénoncent la monotonie de ces paysages urbains.

Hans Hollein, Überbauung Salzburg, 1962 - Collection Frac Centre