En 1965 à la Biennale de Paris, MIASTO remporte le 1er prix des travaux d’équipe avec la Ville plastique, une installation sous forme de diaporama sonore projeté sur un écran circulaire. Composée de cellules en plastique thermodurcissable accrochées à des « pieds » porteurs contenant les circulations et les gaines de liaisons, la Ville plastique se déploie verticalement au-dessus du sol naturel, le tout formant un ensemble organique vivant, les cellules pouvant s'ajouter ou se retirer librement. Son organisation dépend essentiellement d'un réseau tracé dès l'origine du projet. Celui-ci détermine une ligne directrice sinueuse le long de laquelle viennent peu à peu s'implanter les embranchements verticaux de 150 mètres de hauteur maximum. Pour MIASTO, l'embryon de la ville doit nécessairement contenir les principes qui guideront son développement futur, sans pour autant constituer un cadre rigide, donc inopérant à terme. Ici, le réseau de base permet une implantation libre et adaptée des structures verticales, d'autant que la topographie ne constitue plus un obstacle puisque les cellules s'accrochent à une certaine distance au-dessus du sol et que le transport individuel, banni à l'intérieur de la ville, repousse les automobiles à la périphérie dans des parkings réservés aux liaisons extérieures. Si les cellules se remplacent en fonction des besoins, dans la Ville plastique, chaque habitation se doit en outre de refléter la personnalité de chacun, d'où la nécessité de varier la forme des logements. MIASTO recourt alors à la préfabrication – non pas à la standardisation seule qui n'aboutit qu'à l'uniformité, mais à une industrialisation poussée qui limite au maximum le nombre d'interventions durant la fabrication des cellules et qui permet néanmoins une différentiation des unités produites. Ils utilisent un moule gonflable de base peu coûteux auquel ils font subir des déformations donnant lieu à des habitats plus ou moins vastes et totalement équipés. Définie par une double coquille en polyester armé et une isolation de mousse expansée, la cellule de la Ville plastique, résistante et légère, sera reprise et développée en 1967 pour le Concours de Gand « Maison européenne ». MIASTO réalise le plan d'aménagement de tout un quartier résidentiel, un ensemble de quatre cents logements traités comme des maisons uni-familiales. Les logements s'agglutinent par groupes autour de trois grands espaces aux contours géométriques et assurent une continuité maximale au niveau du sol du fait de leur surélévation sur des supports de hauteur variable. Dégagé de tout trafic automobile, le quartier développe un réseau complexe d'accès et de raccordements pour piétons et voitures. La continuité recherchée en extérieur se retrouve également à l'intérieur des cellules aménagées : la structure des parois y définit en même temps le mobilier. La maquette d'une cellule plastique sera réalisée avec l’aide de St-Gobain à partir d'un ballon de latex ; elle sera modifiée en 1969 et présentée (dans sa version actuelle) au Concours International d’Urbanisme de Cannes.

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