Michael Graves

Humana Building, Louisville, 1982-1985

Siège d’une société commerciale dans le domaine de la santé, le Humana Building, réalisé entre 1982 et 1986 à Louisville dans le Kentucky, est considéré comme l’un des fleurons de l’architecture postmoderne. À l’instar du Public Service Building (Portland, 1980-82), Graves emploie dans ce projet un vocabulaire empruntant à l’histoire de l’architecture – du classicisme grec au style international – pour allier intégration contextuelle et signe urbain. Organisées selon une trame quadrillée rigoureuse, les façades en blocs de granit rose s’enrichissent d’une fine ornementation et d’un jeu subtil sur les textures et les teintes. À l’inverse des récentes constructions environnantes, le Humana Building rétablit la rue comme forme urbaine essentielle et s’adapte à la hauteur des bâtiments mitoyens plus anciens en alignant ses huit premiers étages sur leurs façades. Au niveau de la rue, une loggia avec pilastres et arcades rouges ouvrent sur les espaces commerciaux du rez-de-chaussée. La monumentale entrée principale, entourée de cascades et de fontaines, mène à un vestibule qui débouche à son tour sur un immense hall, s’élevant sur trois étages et entouré d’une galerie de bureaux. Plus loin, au coeur du bâtiment, une rotonde distribue le public vers les ascenseurs, les parkings et l’accueil. Dans la partie supérieure, le retrait de la façade ouest dessine un corps élancé qui répond à la silhouette moderne de la tour voisine située à l’Est. L’armature en métal soutenant le porche au dernier étage évoque les nombreux ponts métalliques qui enjambent la rivière Ohio, visible depuis la vaste baie vitrée de la salle de conférence. Enfin, un chapiteau avec encorbellements et pignons en saillie coiffe le bâtiment et matérialise la confrontation, 26 étages plus bas, entre les axes de la main street et des avenues transversales.

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