Electronic Shadow

Ex-îles, 2009

Ex-îles est une installation interactive sur la notion de lien, un lien immatériel et imaginaire qui redéfinit le concept de territoire en proposant une vision qui dépasse les frontières géographiques et politiques. De part et d'autre d'un bassin de 4,8 mètres sur 2 rempli d'eau à hauteur de 20 centimètres, deux îles sont définies à partir de deux vidéoprojecteurs strictement centrés, chacun au-dessus d'une moitié du bassin. Les deux images ainsi juxtaposées au sol représentent, pour l'une la présence physique dans le territoire, pour l’autre l’ailleurs, l’imaginaire et le virtuel. En pénétrant dans le cercle lumineux situé au bord du bassin dont le plancher est doté d'un capteur relié à un ordinateur, le visiteur agit sur l'œuvre et l'active. Il est projeté entre les deux rives par le biais d’une silhouette, une image qui nage d’un bout à l’autre, laissant derrière elle une ligne, trace de son passage. Dans le même temps, des connections virtuelles depuis le site Internet d'Electronic Shadow déclenchent d’autres lignes qui se matérialisent par un point lumineux dans le sens inverse. Croisement d’une réalité physique avec une réalité numérique, l’eau contenue dans ce bassin est une portion de territoire hybride, mémoire collective d'un ensemble de traces sans cesse changeant au cœur d’un 25e fuseau horaire (ce fuseau qui, selon Mestaoui et Aït Kaci réunirait les 24 autres). « Ex-îles est un dispositif hybride partagé entre réel et virtuel, où le visiteur/spectateur/acteur – c'est selon le désir et l'aptitude de chacun à vouloir "rentrer" dans l'œuvre ou juste à l'effleurer – déambule, circule et se connecte, de l’espace d’exposition ou de chez lui. Il est un "code source" du réseau ainsi créé » (Christophe Le Gac). Les traces ondulantes laissées par l'ensemble de ces interconnections se lit en temps réel dans l'image animée projetée sur le mur vertical en face du bassin.

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