Patrick Bouchain

La Forêt des délaissés, 1998-2011

« Nous appelons délaissés des terrains qui ont été aménagés par l'homme durant les périodes de développement urbain, puis abandonnés. Ils sont la conséquence du développement des villes, du morcellement des sols, des excès de l'urbanisation, des reconversions... Leur multiplication fait peur car elle est le signe de quartiers en déshérence, de « déprise », de ruine, de crise... Pour empêcher leur occupation sauvage, ces endroits sont interdits d'accès et volontairement laissés en mauvais état. Ils pourraient pourtant s'ouvrir à des activités éphémères et ainsi accueillir l'inattendu... - Pourquoi proposer une forêt ? Un espace géré selon des techniques naturelles ou forestières ne coûte pas cher. Il peut même rapporter... socialement et économiquement, par l'exploitation forestière qui pourrait en être faite. La forêt présente au moins quatre avantages : c'est la solution la moins onéreuse, elle est financièrement crédible ; elle peut être immédiate et provisoire, transitoire; elle reste un espace sauvage, un espace de la marge, un de ces lieux ouverts dont la ville a besoin ; elle joue le rôle primordial dans l'équilibre écologique. L'Atelier a procédé à un recensement des délaissés selon deux méthodes. La première relève de la promenade : l'œil est sans cesse attiré par ces territoires étranges et familiers où pousse une végétation prolifique (...). Un herbier générique de la friche urbaine a été constitué au fil des repérages. Il met en évidence la richesse de la végétation et l'immense potentialité de reconquête de la nature sur ces terrains de ville... La seconde relève d'un essai de systématisation : la carte de l'lAURIF repère l'ensemble des terrains vacants... Identifiés en vert foncé, ils forment un complément surprenant à la trame des espaces verts officiels. » (Extrait du Manifeste de l'Atelier de la Forêt des Délaissés)

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