Riccardo Dalisi

(Italie, 1931)

Au début des années 1970, Riccardo Dalisi mène avec des enfants du quartier populaire Traiano de Naples une série d’« ateliers » dans la rue, mettant en pratique des processus d’élaborations précaires du territoire à travers une « technique pauvre » (Tecnica povera). L’architecture est définie comme « expérience de l’espace », dans une crise de l’objet où seuls l’usage et l’appropriation importent. Dalisi distribue aux enfants des maquettes réalisées par ses étudiants de la faculté d’architecture à partir de matériaux pauvres, dont certaines illustrent des principes de comportement structurel de compression ou de traction. Instrument de participation, la maquette devient ainsi l’outil d’une « architecture de l’imprévisibilité », d’une économie du « désordre créatif » ancrée dans le vécu. Ces expérimentations spatiales incarnent ainsi la quintessence de l’architecture radicale comme « architecture de la relation », entre l’individu et le collectif, entre l’objet et son environnement culturel, dans lequel théorie et praxis sont indissociables.