Biennale d'Art et d'Architecture du Frac Centre-Val de Loire à Vierzon

16/09/2022 - 01/01/2023

Placer la Biennale dans le sillage des féminismes c’est créer les conditions d’une réappropriation du réel en créant un nouvel imaginaire où les déterminismes patriarcaux disparaîtront à terme.

Intitulée « Infinie liberté, un monde pour une démocratie féministe » et dédiée à l’invitation exclusive d’une cinquantaine d'artistes et architectes femmes, la Biennale du Frac Centre-Val de Loire 2022 se veut d’abord celle d’un nouvel imaginaire fondé sur l’égalité, où plusieurs lectures sociales, militantes et artistiques cohabitent dans la perspective d’impulser un nouveau sens commun.

Poursuivre l’engagement féministe

Dans le sillage des luttes incessantes pour la liberté à travers l’histoire, celle qui apparaît la plus urgente et parmi les plus menacées, demeure celle du combat féministe. En 2017 et en 2019, les Biennales organisées par le Frac Centre-Val de Loire ont entrouvert la perspective d’exposer les artistes et architectes femmes. En ce sens, les expositions et les acquisitions récentes renforcent l’idée selon laquelle la création d’une mémoire des artistes femmes est une responsabilité citoyenne, sociale et politique pour laquelle le Frac Centre-Val de Loire s’engage en tant qu’institution publique. Le concept de « démocratie féministe », que nous empruntons à l’autrice Marie-Cécile Naves, donne lieu à plusieurs questions qui sont au cœur de la Biennale : quelles villes et quels programmes d’urbanisme sont pensés par et pour les femmes ? Comment sortir de l’invisibilité leurs productions ? Quelle relecture de l’histoire des arts au prisme des féminismes ?

Une Biennale de proximité à Vierzon

Le Frac Centre-Val de Loire, en sa qualité d’institution régionale de diffusion et de sensibilisation à l’art contemporain, maintient sa position au sein du maillage territorial. Entretenant un partenariat fructueux avec la ville depuis 2018, c’est tout naturellement que la candidature de Vierzon a été retenue. Forte de son caractère industriel et agricole, à la croisée de cinq rivières, nous avons fait de ce cadre la scène de la Biennale. La majeure partie des œuvres pensées par les artistes et architectes naissent d’un dialogue avec la ville : son histoire, son présent, ses habitant·es et ses rêves de futurs. C’est ainsi que la Biennale devient un événement moteur de dynamique urbaine, architecturale et artistique autant qu’un moment pour construire le vivre ensemble.


Les paysages de la Biennale

Plusieurs paysages se dessineront à travers Vierzon. Le premier geste fort de cet événement sera celui de s’inscrire dans l’espace public. Les œuvres d’artistes et architectes, conçues en résonance avec la ville, esquisseront de nouvelles pratiques urbaines en s’intégrant aux paysages du quotidien. En parallèle, l’exposition « Le Monde bâti des femmes » réunira trois collections françaises (Centre Pompidou, Cité de l’architecture et du patrimoine et Frac Centre-Val de Loire) et explorera la pluralité des productions réalisées par des architectes femmes, du logement social aux lieux de mémoires. Tout au long de la Biennale, le Tiers Féminisme, à la fois forum de débats et programmation culturelle, invitera vierzonnaises, artistes et architectes à interagir ensemble afin de réfléchir sur un idéal de société et d’accompagner les mutations des politiques publiques et des actions citoyennes.


Visiter la Biennale


Artistes et architectes

Nouvelles productions et œuvres de collections

Ana María Arévalo Gosen, Louisa Babari, Sophie Berthelier & Véronique Descharrières, Agence d’architecture Bientôt, Tatiana Bilbao, Flora Bouteille & Victor Villafagne, Iwona Buczkowska, Pascale Cassagnau et Michel Drach, Clémentine Chalançon, Katharina Cibulka, Collectif Offence, Dorian Degoutte, Rokhaya Diallo, Alice Diop, Penda Diouf, Férielle Doulain, Juliet Drouar, feminist architecture collaborative, Renée Gailhoustet, Habibitch, Zaha Hadid, Clarisse Hahn, Angela Hareiter, Anne Houel, Mai Hua, Saba Innab, Flora Jamar, Mouna Jemal Siala, Hanna Kokolo, Cécile Le Talec, Mireia Luzárraga & Alejandro Muiño (Takk), Grace Ly, Brigitte Mahlknecht, María Mallo Zurdo, Ovidie, Flavie Pinatel, Anna Ponchon, Anila Rubiku, Leïla Saadna, Mairea Seguí Buenaventura, Pascale de Senarclens, Giovanna Silva, Ségolène Thuillart, Laure Tixier, Lindsey Tramuta, Elvira Voynarovska, Madelon Vriesendorp & Teri Wehn-Damisch.

Écoles : l'École Nationale Supérieure d’Art de Bourges : Agathe Flamant, Juliette Duval, Yuan Hong, Alice Le Quellec, Xilong Cao et Yu Zhiming. L'École Polytechnique de Valence en Espagne : professeure Mónica García Martínez, et guest professeure María Jesús Muñoz Pardo et ses étudiants.

Collectif : Antre-Peaux


Les actions territoriales

Guides en herbe

Le projet « Guides en herbe » a pour objectif de former des élèves de quatre classes de CE2 à devenir les médiateurs de la Biennale.

Visite-atelier de l’exposition « Des Aventures sans gravité »

L’exposition Des Aventures sans gravité prendra place à la Micro-Folie, Espace Maurice Rollinat à Vierzon du 18/05/2022 au 10/07/2022. Issue de la collection du Frac Centre-Val de Loire, cette exposition illustre l’engouement des architectes pour la question spatiale et les architectures hors-sol depuis les années 1960 à nos jours.

Expositions itinérantes

Dans le cadre de son partenariat avec la ville de Vierzon, le Frac Centre-Val de Loire réalisera à partir de septembre une exposition sur les architectures de théâtre. Cette exposition partira en itinérance dans quatre écoles maternelles de la ville. L’exposition sera présentée sur une cimaise mobile. Une médiation sera réalisée dans chaque école. L’exposition sera livré avec une livret pédagogique.


Les projets de l'enseignement supérieur

Université Polytechnique de Valence en Espagne

Mónica García Martínez, María Jesús Muñoz Pardo, Beatriz García Bustamante et leurs étudiant·es.

L'objectif pédagogique fondamental de ce cours est, à partir de la pratique du projet, de questionner la relation entre art et architecture, son insertion dans la réalité urbaine et son impact dans l'espace social.La sélection d'un contexte non abstrait de la ville est essentielle. L'espace public est proposé comme laboratoire de recherche. Des limites seront établies afin de concentrer le travail sur un fragment spécifique d'une réalité urbano-sociale.

L'autre question fondamentale est la nécessité de réapprendre l'essence des choses, ce qui implique de prendre des échantillons directs de la réalité et de résumer la réalité urbaine. Cela s'apparente à faire une sorte d'archéologie du présent.

Enfin, un véritable projet, une intervention ou une construction temporaire, sera développé.

Le projet naîtra de la connaissance préalable et de l'engagement avec le contexte urbain concret du centre-ville de Vierzon.

École Nationale Supérieure d’Art de Bourges

Laure Tixier, Frédéric Herbin et Eric Aupol et leurs étudiant·es : Agathe Flamant, Juliette Duval, Yuan Hong, Alice Le Quellec, Xilong Cao et Yu Zhiming.

« Il s'agit d'investir la ville et certains de ses sites et espaces, et de définir ou construire plastiquement les espaces autres qui permettent une géographie singulière du territoire. Vierzon porte toute une histoire ouvrière, sociale et politique (Vierzon la rouge). Comme certains corps gardent la mémoire de gestes de productions disparues, certaines architectures se lisent comme traces de cette histoire, palimpsestes de ce que fut le destin industriel du pays, jusqu’à son déclin progressif. Nœud ferroviaire et autoroutier central, Vierzon est aussi un lieu où les rivières se retrouvent. Ces croisements faisant également signes d'une cartographie, d'une topographie qui se déploie et qui créée de possibles rencontres, de temps et d'espaces autres.

Nous continuons cette année d'interroger nos rapports au lieu, à l’emplacement, au territoire, à l’habitat, à l’architecture et à l’urbanisme. De cette expérience au sein d’un contexte singulier, Vierzon, et par l'appréhension de son histoire et de ses espaces, il nous revient, par l'élaboration d'objets et de récits témoignant d'une pratique, de repenser nos rapports aux espaces, de les questionner comme autant de dispositifs et de modes de vies à réinventer. Enfin, nous élaborons une restitution des différentes propositions plastiques des participant·es, en lien étroit avec la ville et le Frac Centre-Val de Loire.»