Ila Bêka et Louise Lemoine

Butohouse, 2019

ButoHouse

Quelque part dans la gigantesque fourmilière humaine qu’est Tokyo, un homme résiste à la machinerie infernale de la grande métropole. Seul depuis 15 ans, il construit cette résistance sous la forme d’une maison. Coquille ? Cathédrale ? Folie ? L’œuvre de Keisuke Oka échappe à toute définition simple. Il faudrait plutôt parler d’un monde, d’un univers de petite taille construit et pensé dans une liberté rare. Formé à la danse butō, courant chorégraphique d’avant-garde né au Japon dans les années 1960, Oka fait de l’architecture une performance. Conçu jour après jour sur le mode de l’improvisation, l’espace qui lentement émerge est une forme de méditation en mouvement. Œuvre d’art totale, l’Arimaston Building est l’empreinte de béton de la vie d’un homme.

Le film ButoHouse raconte cette aventure à un moment très singulier de son histoire. Suite à de nouvelles régulations urbaines, l’Arimaston Building a été récemment menacé de destruction par la ville de Tokyo pour être trop proche de la rue et des bâtiments voisins. La seule solution serait de le déplacer de 10 mètres. En attendant l’issue du procès en cours, le chantier a dû être arrêté. Tout comme le bâtiment, ce film résulte d’une improvisation. Ila Bêka et Louise Lemoine ont rencontré par hasard Keisuke Oka le jour où, avant l’arrêt total du projet, il a choisi de construire les trois dernières marches de l’escalier qui mènera au dernier étage de sa maison.

ButoHouse est un film qui parle de béton, d’illuminations, de persévérance et d’espoir.

Ila Bêka et Louise Lemoine

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