Avec Loïc Julienne, Nicole Concordet et Liliana Motta
Construite en 1932, la piscine municipale de Bègles fut, jusqu’à sa fermeture en 1995, un haut lieu de socialisation pour cette petite cité ouvrière. Souhaitant réhabiliter cet édifice classé (à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques) et offrir à sa commune un nouvel équipement, le maire écologiste, Noël Mamère, était confronté au problème environnemental et de santé publique inhérent au fonctionnement des piscines : consommatrices d’eau, polluantes (rejetant des eaux chargées en chlore), irritantes pour le corps. L’agence Construire proposa de maintenir le site « en vie » et dans sa fonction première, à travers la conception d’une piscine écologique innovante, misant sur l’énergie solaire et capable de recycler l’eau sur place. Comme pour la Condition publique à Roubaix, la collaboration avec Liliana Motta et la mise en place d’un 1 % dédié à la recherche – avec le département « écologie et biologie » de l’université de Bordeaux – devait inscrire l’expérimentation scientifique au cœur du projet. Des plantes filtrantes furent testées et installées dans un bassin extérieur, pour déchlorer les eaux usagées par phyto-remédiation, un système utilisé à la campagne, mais jamais encore en ville. À l’intérieur du bâtiment historique, l’ancien bassin fut réaffecté comme une aire de jeu et de motricité pour les personnes âgées. Avec ses grandes vagues en bois intégrant cordages, murs d’escalades et toboggans, cette typologie nouvelle permettait de parler pour la première fois du manque d’équipements publics dédiés à la vieillesse.
