Jean-François Zevaco

Caserne de pompiers, Agadir, 1963

Jean-François Zevaco élève la Caserne des pompiers à Agadir dans le contexte particulier de la reconstruction de la ville. En 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l’échelle de Richter dévaste la ville marocaine à 80%. L‘opération de reconstruction, quatre ans après l’Indépendance du Maroc, est portée par une forte volonté étatique de se « relever ». Elle sera pionnière dans l’élaboration et l’application de normes antisismiques et voudra faire d’Agadir une ville-pilote de l’architecture moderne. L’utilisation systématique du béton, les contrastes entre les parties laissées brutes et les aplats de blanc, les jeux de décrochements et de lumière, se retrouvent dans les constructions de Jean-François Zevaco, mais aussi de Mourad Ben Embarek, d’Elie Azagury ou encore d’Henri Tastemain. Les architectes de différentes générations et origines se rassemblent dans un langage commun et défendent une véritable architecture moderne marocaine. Zevaco construit également la Poste centrale, des écoles, des logements, et la Caserne de pompiers qui dénote une importante impression de solidité. Parmi le paysage de ruines qu’est alors Agadir, la caserne se donne comme un bloc aveugle de béton brut, un refuge, et un signal rassurant dans la ville.

Lucy Hofbauer

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