Ce projet reconsidère le potentiel architectural de la technique traditionnelle de la céramique. L’installation PolyMorph prolonge le travail entamé par Sabin dans le cadre de son séminaire Digital Ceramics (2008-2010), qui explorait les propriétés matérielles de l’argile à la croisée de l’artisanat et des techniques de fabrication numérique. Cette nouvelle étape cherche à définir des processus de génération de formes, où géométrie et matérialité peuvent être intrinsèquement liées. Le réseau de branchements de Polymorph émerge de l’étude de comportements cellulaires, traduits par des opérations récursives. La structure de l’installation – à laquelle la plasticité de l’argile confère un aspect fortement ornemental – introduit une nouvelle relation de la partie au tout, brisant les hiérarchies traditionnelles et redéfinissant de fait une nouvelle tectonique. Les modes de production s’en trouvent également reconfigurés. La céramique est ici utilisée pour la production non pas d’une forme finie mais de 1300 modules non-standard ; la fabrication par impression 3D rompt également avec l’emploi généralisé de cette technique comme moyen de visualisation matérielle.
E. C-P.
