Andrés Perea Ortega

Movil Habitable, 1969

Situation temporelle.
Avril 1969
L’homme se libère de la gravité terrestre.
L’homme dépasse des vitesses de 40 000 km/h.
L’homme abandonne l’atmosphère, son milieu ambiant.
L’homme tourne autour de la Lune.
L’homme utilise des sources d’énergie inépuisables.

Le bâtiment mobile qui est proposé est une tentative raisonnable pour régler l’habitat de l’homme sur le niveau technologique de son environnement, de la société à laquelle il appartient.
Le XXe siècle apporte à l’homme la mobilité absolue par rapport à son échelle ; il se déplace à des vitesses incroyables, sur des distances impossibles à parcourir par ses propres moyens physiologiques ; la possibilité de se déplacer est donnée au plus grand nombre en même temps, de sorte que la mobilité de l’homme est sans limites.
Dans cette situation, l’habitat de l’homme reste statique, immuable. L’homme, qui domine l’espace et ses trois dimensions, doit se soumettre à l’espace solidifié de sa maison.
Le bâtiment mobile prétend être un instrument qui, à l’intérieur d’une enveloppe maximum, libère l’homme et son habitat d’un immobilisme transcendant.
D’un point de vue psychologique, l’homme passe d’un état de spectateur statique des mu-tations naturelles à un être qui participe à ces dernières et qui les adapte pour son profit. Le mobile habitable que nous proposons est constructible, et la conception de ses parties substantielles est réalisable avec le niveau technologique et économique de la société actuelle.
L’édifice est conçu de telle manière que n’importe quel point de la maison ait deux degrés de liberté.
Il y a une rotation autour du noyau central statique et chaque maison possède un mouvement de rotation autour de son axe central. Cette dualité de mouvements est semblable à un système solaire miniature et sa mobilité aura, en effet, une composante de translation et une autre de rotation qui, additionnées à la variabilité de la distribution de la maison, font d’elle un ensemble hautement flexible dans l’espace.
Le noyau central canalise les circulations verticales et assume la fonction structurelle intermédiaire entre le sol immobile et défini et l’espace vide et transformable.
On accède aux niveaux des galeries rotatives depuis le noyau central. Afin de rendre possible l’accès aux maisons dans n’importe quelle position de celles-ci, l’ensemble de leur périmètre est doté d’éléments d’entrée.
Dans chaque module habitable il y a une unité de vie extensible en superficie, en incor-porant le module symétrique et en spécialisant chacun d’eux dans différentes fonctions.
Andrés Perea Ortega

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