Rand Abdul Jabbar

Drapeaux de la deuxième édition de la Biennale d'Architecture d'Orléans, 2019

Earthly Wonders, Celestial Beings [Merveilles terrestres, êtres célestes]

« Quand le muçala [pilon] du temple d’Assur... s’est effondré et était en ruines, je l’ai fortifié, j’ai redressé sa base, je l’ai reconstruit en granit et terre de Ubase, je l’ai remis à sa place et j’ai préparé ma tablette. Dans les jours à venir, lorsque ce lieu aura vieilli et sera tombé en décrépitude, faites qu’un futur prince répare ses ruines ; que ma tablette, la sauvegarde de mon nom, lui permette de le restaurer en l’état, afin qu’Assur écoute ses prières. » D’après une inscription d’Adad-Nerari Ier, roi d’Assyrie (1307-1275 avant J.-C.).

Earthly Wonders, Celestial Beings est l’aboutissement de recherches récentes sur le patrimoine culturel et architectural de l’Irak, en particulier sur son passé mésopotamien. L’oeuvre évoque les histoires fragiles et multiples inscrites dans la géographie commune de la terre, découvrant et s’inspirant de son architecture, de son archéologie et de sa mythologie. Le projet est le fruit d’une étude sur les attributs formels et matériels des artefacts archéologiques trouvés dans des collections et des archives de musées, ainsi que des contes et des mythes qu’ils visaient à saisir et transmettre. La forme, la couleur et la texture, telles qu’on les rencontre en architecture, dans la sculpture et avec l’écriture constituent l’axe principal de cette exploration.

Earthly Wonders, Celestial Beings questionne la notion de patrimoine comme chose « figée » et appréhende l’Irak comme une construction spatiale plutôt que territoriale, suscitant ainsi une discussion avec le passé et le présent à travers le langage de formes résonnantes. L’oeuvre réalisée est une installation de sculptures qui transcendent les frontières géographiques et temporelles pour composer un espace propice aux découvertes – chaque objet incarne une histoire naissante, tout en étant collectivement en dialogue. Faire l’expérience de l’oeuvre, c’est se sentir déplacé et immergé dans une temporalité et une spatialité distordues.

Rand Abdul Jabbar

partager sur ou