Exposition Espace Maurice Rollinat à Vierzon

Dans le cadre de la Biennale d’Art et d’Architecture « Infinie liberté, un monde pour une démocratie féministe » s’est naturellement posée la question des territoires, de la ruralité et de l’urbanité, en somme, la question de l’architecture et de la fabrique des villes et des paysages. Parmi les artistes exposées, nous avons fait le choix de présenter les femmes architectes, qui depuis les années 1960, insufflent à la discipline de nouvelles manières de faire société, d’appréhender autant l’intime que le vivre ensemble à travers l’acte de bâtir. « L’intrusion » de ces femmes au sein de la profession arrive tardivement et légitime, en partie, la nappe d’invisibilité qui revêt un pan de leur production, notamment celle qui fait aujourd’hui Patrimoine.

Cette exposition intitulée « Le Monde bâti des femmes » réunit les collections du Musée national d’art moderne Centre Pompidou, de la Cité de l’architecture et du patrimoine et du Frac Centre-Val de Loire, et porte un regard sur les femmes architectes qui ont œuvré à la fabrique du territoire et de ses utopies.En évoquant les alternatives aux grands ensembles entrepris par Renée Gailhoustet et Iwona Buczkowska, les interprétations de la maison individuelle dans les créations de Zaha Hadid et Angela Hareiter, l’exposition tend à montrer la place privilégiée qu’accordent ces architectes aux usagers et au désœuvrement dans les gestes du quotidien. L’engagement politique, social et écologique de Saba Innab, Anna Heringer et Tatiana Bilbao explore, en outre, l’émergence d’une nouvelle sémantique autour du projet d’architecture et questionne une pratique dont l’évolution tend à rebours vers un travail à la fois collectif et intuitif.À travers ce premier récit, il est alors possible, tout en reprenant les mots de la chercheure Stéphanie Bouysse-Mesnage, de « regarder ce que le genre fait à l’architecture ».