Marius Watz

Artiste (1973)

Marius Watz (1973) est l’une des figures emblématiques de l’art génératif, scène dont il est autant acteur qu’animateur et qu’il a contribué à faire connaître via Generator.x, une plateforme curatoriale qu’il fonde en 2005 et qui a depuis donné lieu à une série d’expositions (Norvège, 2005-2007 ; Berlin, 2008), de workshops, de conférences et d’événements du même nom. Autodidacte, Watz développe depuis le début des années 1990 une pratique qui n’est pas dissociable de son approche critique des outils algorithmiques et de son refus d’une compréhension purement objectiviste du domaine digital. Si elle s’appuie sur le seul emploi de codes informatiques et sur le développement de systèmes génératifs semi-autonomes, l’« abstraction logicielle » (software abstraction) – définie par l’artiste comme le prolongement technologique de mouvements historiques comme l’Op-Art ou le Neo-minimalisme – s’affranchit cependant de tout déterminisme technologique au profit d’une recherche d’effets purement visuels et plastiques, qui prend chez Watz des accents excessifs. L’artiste procède par explorations successives, manipulant le code et modifiant des paramètres jusqu’à susciter des accidents au sein des processus logiques : couleurs, contrastes, formes centripètes et multiples sont ainsi générées. Si le logiciel reste nécessairement l’expression première de l’artiste (Neon Organic, 2005), ses matérialisations se diversifient à mesure que Watz abandonne l’approche psychosensorielle qui caractérise ses premières installations interactives (Sense less, 1996) et qu’il explore d’abord l’impression, puis l’installation (Prime, 2010 ; Wall exploder A, 2011) et les techniques de fabrication digitale (Object #5, 2011) qui informent, par rétroaction, les processus eux-mêmes. Watz rejoue régulièrement les mêmes procédures via des actualisations diverses, créant des généalogies matérielles comme pour les installations Wall Exploder A et B (2011), les panneaux gravés Arc surf Drawings (2012) et les impressions 3D Obects #1-3 (2007). Primé, largement diffusé sur internet, son travail a été présenté dans des festivals (Ars Electronica, STRP Festival), des musées (V&A Museum, Norwegian Center for Design and Architecture, Turbulences-Frac Centre) et des galeries (DAM).

Emmanuelle Chiappone-Piriou

partager sur ou