Au début de l’année 1969, Superstudio conçoit les Istogrammi : des éléments en bois recouverts d’un laminé en plastique sur lequel a été imprimée une grille orthogonale de 3 x 3 cm. Ils donnent à voir une surface homogène et isotrope, reproductible à toute échelle. Présentés pour la première fois lors de l’exposition « L’invention de la surface neutre » (1972), l’ensemble forme un catalogue de diagrammes, dont la simplicité et le minimalisme entendent fonder un nouveau système universel : un « design unique » adaptable à l’infini. Les Istogrammi sont également appelés les « tombeaux des architectes ».
"Il est devenu parfaitement clair que continuer à dessiner des meubles, des objets et des décorations de ce genre pour la maison n’était pas la solution aux problèmes du logement, et pas non plus la solution aux problèmes de la vie, et que cela servait encore moins à sauver son âme… Il est également devenu clair qu’aucun cosmétique ou qu’aucune béatification ne suffisait à remédier aux dégâts du temps, aux erreurs de l’homme et aux bestialités de l’architecture… [...] Nous avons préparé un catalogue de diagrammes tridimensionnels non continus, un catalogue d’histogrammes d’architecture en référence à un réseau transposable dans des secteurs ou à des échelles différentes pour l’édification d’une nature sereine et immobile dans laquelle on pourrait enfin se reconnaître. À partir du catalogue des histogrammes, nous avons généré ensuite facilement des objets, des meubles, des environnements, des architectures..."
Superstudio, Istogrammi di architettura 1969-1970,
texte extrait de l’affiche Istogrammi di architettura
Collection Frac Centre-Val de Loire
