SPAN (Matias del Campo, Sandra Manninger)

Architectes

Matias del Campo (1970) et Sandra Manninger (1970), tous deux architectes diplômés de l'Université de Vienne, enseignants-chercheurs (Fudan University, Shanghai et University of Pennsilvania, USA) et bénéficiaires du Schindler Scholarship Program à Los Angeles, fondent l'agence SPAN en 2003. Leurs projets naissent de processus génératifs inspirés des systèmes organiques ainsi que, dans la mouvance de Greg Lynn, des potentialités spatiales générées par les flux et les forces imposés aux formes grâce aux logiciels d'animation 3D. À l'aide d'outils paramétriques combinés à des programmes de simulation, l'agence exploite la capacité formative des forces environnementales (rayonnement solaire, systèmes météorologiques, forces et pressions acoustiques du vent ou du son) et les fusionne avec des questions architecturales concrètes portant sur les ouvertures, les circulations, les transitions ou la division de l'espace. Leurs projets, qu'il s'agisse de bâtiments, de scénographies d'exposition ou de mobilier, se caractérisent par des géométries courbes complexes, par des surfaces continues et par la recherche d'environnements sensibles et voluptueux. Parmi leurs premiers projets, la Maison sans plan (The Planless House, 2006) exprime bien la posture conceptuelle de l'agence. SPAN impulse une force externe à un parallélépipède et provoque alors des déformations d'ampleur variée. Menant une recherche approfondie sur les technologies de pointe, les matériaux et la fabrication numérique, Del Campo et Manninger introduisent conjointement l'idée que l'espace se définit par la qualité même des matériaux et non pas seulement par un plan défini en amont. Le projet de la Planless House, comme celui du Musée Brancusi à Paris en 2008 (pour lequel SPAN a été primé) ou celui du Pavillon autrichien de l'Expo2010 de Shanghai conçu avec Zeytinoglu ZT, répondent à une approche topologique de l'espace qui prend en compte les relations entre les éléments. Ces projets privilégient la continuité totale dans le bâti. Ponctuée de transitions douces, elle se traduit par l'aspect biomorphique des structures autant que par le passage sans rupture d'un lieu à l'autre, ou encore, dans le cas du Pavillon de Shanghai, dans le dégradé subtil des carreaux de faïence habillant la façade. En 2011, le travail de SPAN a fait l’objet d’une exposition, Formations, conçue comme une installation spatiale complète.

Nadine Labedade

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