Michele Saee

Golzari House, Westlake, 1996

La conception de la Golzari House est guidée par une nouvelle façon de percevoir le site, non pas comme une forme statique, mais comme une collection d'éléments évoluant comme des organismes vivants se développant chacun à sa propre allure. Le site est un triangle découpé à flanc de collines entre deux routes, à Westlake près de Los Angeles. Implantée sur l'avant de la parcelle, la maison s'adosse à la rue afin d'éliminer l'avant-cour tampon caractéristique de la Californie du Sud et crée une arrière-cour agréable et sécurisante. Elle s'inscrit dans le prolongement de la pente en faisant face à la colline qu'elle préfère ne pas altérer. Si l’architecte entend inscrire cette habitation dans un dialogue avec son contexte, il refuse d’adopter une approche traditionnelle qui transposerait l’extérieur à l’intérieur. Saee prend en effet comme point de départ la reconnaissance spontanée de la distinction entre intérieur et extérieur pour brouiller les limites et provoquer une interpénétration grâce à la lumière : la superposition des plans permet à celle-ci de pénétrer profondément dans la maison et de marquer le passage du temps. À la nuit tombée, ombre et lumière se mêlent aux occupants et transforment l’espace en ressac de plis et de fractures. Extériorité des éléments et des espaces se réconcilie ainsi dans un processus ouvert, aboutissant à une architecture multifonctionnelle, sans répartition ni attribution rigide des espaces et entièrement soumise au désir de l’utilisateur.

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