Graham Stevens

Desert Cloud, 1972-2004

Manifeste pour une architecture « écologique » en mesure d’affronter les problèmes de réchauffement climatique et d’économies d’énergies, l’immense gonflable Desert Cloud, conçu en 1972, se présente comme une installation pneumatique spectaculaire expérimentée au cœur du désert arabe. Telle une étoffe flottante qui protège l’homme des menaces du ciel et des éléments atmosphériques, le Desert Cloud s’offre comme une enveloppe textile minimale, modèle primitif de l’architecture selon Gottfried Semper, qui « couvre » les besoins essentiels de l’homme. A travers une œuvre fortement empreinte de poésie, Graham Stevens n’engage pas moins un discours profondément écologique. À partir de la fin des années 1960, il s’intéresse en effet aux échanges d’énergies dans l’environnement atmosphérique à travers leur captation et leur transformation dans des architectures (proto)écologiques, tel que l’Atmospheric Raft (1969). Issu de ces recherches, le Desert Cloud démontre la possibilité de condenser l’eau atmosphérique et de créer ainsi en milieu extrême des conditions propices au développement de la vie. La structure pneumatique, constituée d’un film polyester très clair, se gonfle et s’élève grâce à l’air chauffé par le soleil. L’eau qui se condense sur les parois du gonflable est récupérée, procurant une denrée vitale dans le désert. Abri élémentaire, il permet de couvrir des zones désertiques pour les rendre habitables.

Lucy Hofbauer

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