Guy Rottier

Architecte (1922 - 2013)

Depuis les années 1950 et jusqu'à sa disparition en 2013, Guy Rottier s'attacha à réinventer la ville et la maison au travers de projets audacieux, poétiques et optimistes, pensés au plus près des besoins des hommes et soucieux de préserver l'environnement. Toujours animées d'une énergie joyeuse, ses idées prospectives d'architecture écologique ou d'urbanisme solaire ont ouvert une voie à la création architecturale d'aujourd'hui, qu'il s'agisse de camouflage, d'habitat évolutif et de développement éco-responsable. Dès ses débuts, Rottier s'engage dans la voie d'une architecture buissonnière, se heurtant rapidement aux lois et règlementations en vigueur. C'est dans le contexte nouveau du tourisme de masse des années 1960 qu'il entame une réflexion sur l'architecture de vacances : Maison volante, maisons en carton sont de véritables manifestes qui fustigent les habitations saisonnières en faux-style régional regroupées en un même lieu. Les sources d'inspiration de l'architecte sont multiples et sans a priori. Ses maisons enterrées, nées de l'analyse de l'architecture traditionnelle de terre, apportent de vraies réponses peu onéreuses au problème du logement des années 1960 : matériaux industrialisés, récupération, gain d'espace. Avec ce même souci d'adapter l'habitat aux besoins réels des usagers, Rottier réfléchit à un habitat évolutif et se tourne cette fois vers la nature ; il conçoit une Maison évolutive « escargot » dont la structure en spirale permet le rajout de pièces en fonction de l'accroissement de la famille. Il s'inspire aussi des capsules spatiales pour repenser la manière d'occuper un espace cylindrique. Dans ses projets se conjuguent toujours l'extrême ingéniosité des solutions techniques envisagées et le caractère truculent des propositions. Les préoccupations de Guy Rottier vont également aux problèmes de pollution et d'encombrement des villes. Après Nice-Futur (1967), il développe l'idée d'un urbanisme solaire (Ecopolis) où il met au point les « lumiducs » ; enfin, il étudie des Maisons de lumière aux façades informatisées mobiles.

Né à Sumatra en Indonésie, Guy Rottier à la fois ingénieur et architecte DPLG étudie aux Pays-Bas, à La Haye, puis à l'École des Beaux-Arts de Paris. De 1947 à 1949, il travaille dans l'atelier de Le Corbusier. En 1958, il créé son agence à Nice. Ami de l'historien Michel Ragon, du dessinateur Reiser dont l'humour traversera nombre de ses projets, membre de l'École de Nice, proche de Ben, d'Arman, d'Yves Klein, il adhère aussi à des groupes de recherche très actifs tels que GIAP en 1965, COMPLES en 1970 et l'association internationale « Habitat évolutif ». Lui-même fonde le groupe des Conspiratifs en 1996 avec, entre autres membres, Antti Lovag et Jacques Rougerie. Si certains de ses projets ont été construits (Villa J. Laude, 1963 et Villa B. Cardi, 1967 à Villefranche-sur-Mer ; Maison d'Arman à Vence, 1968...), Guy Rottier a consacré une grande part de sa carrière à l'enseignement, d'abord en Syrie (1970-78) puis au Maroc à Rabat (1979-87).

Nadine Labedade

Maison de vacances volante 1963-1964
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Cités sur fil 1965
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Maison évolutive "escargot" 1965
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Maisons enterrées 1965
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Boulequiroule 1968-1974
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Maisons en carton 1968-1969
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Ecopolis, ville solaire 1970
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Abri main 1979
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Maison éolienne 1979
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Maison vivante 1989
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