La pratique de l’architecte connaît depuis la fin des années 1980 une profonde mutation. L’introduction de l’ordinateur et de sa logique de traitement de l’information dans l’architecture a profondément influencé une discipline qui tentait de renouveler ses codes et son langage.
Avec les logiciels de Conception et de Fabrication Assistée par Ordinateur, l’architecte ne dessine plus, il met en œuvre des calculs et des opérations qui modifient le modèle informatique. Concevoir l’architecture revient à établir des relations qui recomposent sans cesse le projet en fonction des cheminements et des informations émergeant en cours d’élaboration. Le projet se définit avant tout comme système actif d’intégration et de tissage des divers aspects du programme architectural, des qualités physiques et du comportement des matériaux ainsi que de l’environnement (social, culturel, physique…) : une architecture hybride et interactive répondant à une nouvelle « écologie numérique ».
De nombreux architectes interrogent ainsi les principes mêmes de la morphogenèse et transcendent leur champ pour accéder à une nouvelle approche, transdisciplinaire, à laquelle participent les sciences de l’information et les sciences naturelles. L’architecte s’entoure également d’ingénieurs, de mathématiciens, de biologistes, de généticiens, d’experts en dynamique.
L’élaboration d’un projet, de sa conception jusqu’à sa réalisation, s’inscrit désormais horizontalement dans un parfait continuum, regroupant des modules informatiques interconnectés. L’architecture s’ouvre au « non standard » et propose une déclinaison de bâtiments uniques à partir d’un même système.