Martin Pinchis

Architecte (1908 - 2005)

Dès la fin des années 1950, Martin Pinchis revendique les possibilités constructives, esthétiques et industrialisables des matières plastiques, dans la lignée de Ionel Schein, Chanéac, Peter et Alison Smithson ou Buckminster Fuller. Résistant, étanche, transparent, ce nouveau matériau permet selon l’architecte d'envisager de nouvelles conceptions architecturales. Il s'adapte particulièrement au contexte culturel des années 1960, marqué par l’éphémère. Pinchis remet en cause la Charte d'Athènes qui, selon lui, a fait du principe d'urbanisation générale, « une ruralisation intégrale avec de petits villages dispersés dans les champs avec des habitants vivant en clan ». Proche des villes spatiales tridimensionnelles de Yona Friedman ou d’Édouard Albert, il propose de structurer la ville en volume, de la compacter en un tout afin d'éviter le gaspillage d'espace et l’éclatement caractéristique de la ville moderne. En 1967, alors que tous les regards se lèvent vers les étoiles, Pinchis développe la notion d'astro-urbanisme : de nouvelles structures urbaines doivent être mises en orbite sous la forme de satellites artificiels hiérarchisés afin de s’éloigner de cette « médiocrité générale terrestre ».

Peintre et architecte roumain, Martin Pinchis est diplômé de l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris dans les années 1930. En 1962, Guillaume Gillet, alors délégué français à un colloque en Roumanie, rencontre Pinchis et emprunte ses croquis, publiés la même année dans L’Architecture d'Aujourd'hui. En septembre 1965, il réalise la couverture de la revue Art & Architecture à la demande de Richard Neutra, rédacteur du numéro. Disparu en 2005, Martin Pinchis a ouvert, avec Kenzo Tange ou Yona Friedman, aux nouvelles conceptions urbanistiques des années 1950-1960 à travers une vision dynamique de la ville future.

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