Charles Péré-Lahaille

La Cité Mobile, 1953

Redessinés par Péré-Lahaille d'après des photographies d'originaux perdus, les trois dessins constituant le projet de la Cité Mobile montrent les principes d'une ville ouvrière imaginée dans le cadre particulier des grands travaux entrepris entre Bâle et Strasbourg, à la suite du traité de Versailles. Le projet entend proposer des conditions de vie innovantes et plus dignes aux 1600 hommes contraints à vivre, avec ou sans leur famille, sur un chantier durant de longues périodes. En effet, les travaux d'aménagement le long du Rhin, au nombre de sept et distants chacun d'une trentaine de kilomètres, prévoyaient la construction d'un canal, d'une centrale nucléaire, d'un parc de loisirs, d'un ouvrage portuaire et de trois barrages, le tout planifié sur 35 ans, en comptant cinq ans par chantier. La proposition de Péré-Lahaille envisage un ensemble de cellules d’habitation entièrement en métal (une unité correspond à deux pièces séparées par un bloc cuisine-sanitaire), réparties en bandes formant des quartiers, et posées sur un réseau légèrement surélevé de rails. Isolation, écoulement des eaux et conception de la toiture, influencés par le travail de Jean Prouvé, apportent le confort nécessaire à ces habitats provisoires, transportés d'un chantier à l'autre par des camions-plateformes et réinstallés sur de nouveaux réseaux de rails. École, maternité, commerces, lieu de culte, service santé complètent l'équipement de la cité. En grande partie fixes, ces structures servent aux personnes chargées de l'entretien de l'ouvrage, une fois le chantier achevé.

Nadine Labedade

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