Charles Péré-Lahaille

Architecte (1923)

Charles Péré-Lahaille est l’un des premiers architectes de l’après-guerre à proposer une ville ouvrière totalement itinérante, envisageant pour la première fois l'idée novatrice de mobilité en architecture. Élaborée en collaboration avec trois camarades rencontrés à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris – Guy Rottier, Henri Claude Rault et Jean Marcot –, la Cité mobile, pourtant refusée par le jury au motif qu’il s’agissait d’une « architecture de chemins de fer », sera présentée trois ans plus tard dans le cadre du Congrès International d'Architecture Moderne de Dubrovnik (1956). Au-delà du congrès proprement dit, Péré-Lahaille, Yona Friedman, Guy Rottier, Georges Candilis et Jerzy Soltan, forgent à ce moment-là une approche axée sur le concept d'une architecture capable de s'adapter aux transformations sociales et techniques de la vie moderne. De leur réflexion découle, en novembre 1957, la création à Paris du GEAM (Groupe d'Études d’Architecture Mobile) dont l'influence sera majeure dans les années 1960. Poursuivant sa quête d'un habitat nouveau, Charles Péré-Lahaille remporte en 1960 un concours international pour la construction de 1500 logements dans le désert koweitien. Son projet d'« Habitation alternative » se fonde sur des structures métalliques et des panneaux transportés dans des containers directement affrétés par voie aérienne et mis en œuvre sur place par des monteurs non techniciens du bâtiment. Si le projet n'aboutit pas, faute de conditions financières décentes, une « Habitation alternative » est néanmoins construite en France.

Formé au sein de l'Atelier Madelin à l’École des Beaux-Arts de Paris, Charles Péré-Lahaille obtient son diplôme d'architecte DPLG en 1953 avec son projet de Cité mobile qui sera publié par Michel Ragon dans Prospective et Futurologie (1978). Il participe en 1956 au Xe CIAM de Dubrovnik.

Nadine Labedade

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