Avec André Bloc, Mohseine Foroughi et Heydar Ghiai
Bâtiment phare dans la carrière de Claude Parent, la Maison de l’Iran prend place parmi une véritable collection d’architectures en plein air où se côtoient des édifices modernistes et de style régionaliste. Née en 1920 d’un rêve humaniste, idéologiquement proche des collèges universitaires du Moyen Age et des cités-jardins anglaises, la Cité Internationale Universitaire de Paris abrite de nombreux logements d’étudiants au sein de Maisons financées par des états étrangers. En 1958, l’Iran décide de présenter un projet de construction et c’est l’architecte Mohseine Foroughi qui est choisi. Peu adaptée au terrain, exigu et dominé par le jeune périphérique, la proposition est rejetée par l’administration de la Cité. Foroughi, associé pour l'occasion à l'architecte Heydar Ghiai à partir de 1960, fait alors appel à André Bloc. Celui-ci confie l'exécution des travaux à Claude Parent avec lequel il achève à la même époque la construction de sa propre maison-atelier au Cap d'Antibes et dont l'influence se fait ressentir lors de la finalisation du projet à la Cité Internationale. Premier immeuble dans ce site protégé, la Maison de l'Iran s'insère entre la Maison de l'Allemagne à l'est et la Maison des Arts et Métiers à l'ouest. Elle se compose d'un bâtiment principal (chambres des étudiants et appartement du directeur), dont la structure métallique culmine à près de 38m de haut, et d'un bâtiment bas d'un étage destiné aux espaces collectifs. Mieux adaptée à un site de carrières, la charpente est réalisée à l'aide de caissons, en tôles pliées et soudées, reliés entre eux par des poutres, formant trois portiques peints en noirs. Le parti architectural de l'ensemble réside dans la suspension des deux blocs de quatre étages à cette ossature primaire et dans l'escalier extérieur de secours à double spires. Devenue foyer d’opposition au régime du Shah, la maison est abandonnée par l’Iran au profit de la Cité Internationale Universitaire en 1972. Aujourd'hui Fondation Avicenne, l'édifice est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2008.
Audrey Jeanroy