En 1998, Objectile conçoit des panneaux en bois dont il dessine les formes sur ordinateur par le calcul. Il génère ensuite le programme d’usinage sur des machines à commandes numériques. Fondamentalement « décoratifs » (le terme est revendiqué par Objectile lui-même), ces éléments rectangulaires sont destinés à des usages aussi divers que l’isolation sonore (panneaux acoustiques), le revêtement de murs, de sol et de plafond, les meubles eux-mêmes (portes de placard par exemple). Réalisés en contreplaqué de bouleau ou d’okoumé, ou en médium, troués, percés, éraflés irrégulièrement de motifs de vagues, de calligraphie, etc., ils sont peints, teints, laqués ou vernis. Objectile usine aussi des objets aux formes plus complexes, toujours découpés numériquement.  Proposant une palette infinie de motifs, de couleurs et de formes, Objectile défend une vision du design dans laquelle l’usager, jusque là simplement libre de choisir des éléments préexistants, peut intervenir dans les choix de fabrication. Par le même procédé, Objectile réalise aussi des objets aux formes plus complexes, ayant l’apparence de sculptures abstraites en bois travaillées artisanalement. Ainsi le tore plissé, issu de la forme mathématique classique éponyme, très difficile à dessiner à la main (Piero della Francesca s’y essaya jadis), est ici traité par un outil de dessin numérique et transformé par morphing en une forme baroque. À la suite de ces recherches, Bernard Cache et Patrick Beaucé imagineront une application plus directement architecturale, à travers la conception d’espaces impliquant des panneaux de bois. Un exemple est le Pavillon Semper, présenté à Archilab (1999) et Batimat 1999, dans lequel « chaque élément est issu d’un modèle ouvert à variation ».

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