Manfredi Nicoletti

Ville satellite, Principauté de Monaco, 1961-1973

Dès 1961, Manfredi Nicoletti entame l'étude d'une Ville Satellite de la Principauté de Monaco avec l'économiste Gianfranco Gilardini, projet qu'il développe plus tard en produisant de très nombreux dessins et plans techniques. Dans le contexte d'une ville saturée, où il n'est plus possible de construire qu'en zone maritime, l'architecte conçoit un système d'agrégations mégastructurelles qu'il nomme des « collines artificielles » venant s'implanter sur l'eau. Construite près du rocher de Monaco avec des matériaux de remplissage retenus par une digue sous-marine d'un kilomètre de longueur et de 40 mètres de profondeur, l’île artificielle de 32 hectares mixe habitat (50%), activités publiques (20%), industrie légère (10%), parkings et services mécaniques (20% restants). Le plan s'établit selon trois principes essentiels. Le premier concerne l'évolution et la continuité du système modulaire à la fois dans l'espace et dans le temps : les structures principales contiennent à cet effet des infrastructures variables et non prédéterminées. Le deuxième est la création d'un réseau piéton assurant continuité et articulation entre les différents niveaux. Enfin, le troisième consiste à concentrer au maximum les espaces couverts pour laisser place à de vastes espaces verts et jardins suspendus. Rappelant les Villes Cratères de Chanéac, la structure des « collines artificielles » s'organise en une série modulaire d'éléments verticaux, reliés par des dalles qui s'élargissent à la base pour accueillir théâtres et centres commerciaux, alors que les parties hautes sont dédiées aux logements et bureaux. Les travaux, commencés en 1964, s'arrêteront au remblai et les esquisses du projet seront présentées à Montréal dans le Pavillon Monégasque de l’Expo'67.

Nadine Labedade

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