Naga Studio Architecture (Tarek Naga)

Architecte

Depuis le début des années 1990, l’architecte égyptien Tarek Naga développe une pratique ancrée dans l’ « idée » d’architecture, au croisement de plusieurs disciplines et nourrie de la pensée du philosophe Henri Bergson. Envisagée avant tout comme un exercice spirituel distancié de l’acte de construire, son architecture reste ouverte et disponible à tout potentiel – métaphorique, symbolique ou topologique. Ses projets génèrent des formes qui mettent en crise l’espace cartésien selon les principes fondamentaux d’« Etat de devenir » et de « flux ». Naga s’inspire du site d’implantation et de sa perception pour jouer sur les sentiments d’instabilité et de vulnérabilité, d’équilibre et de dynamisme. Pour la Scandars Residence (Le Caire, 1996-97), il crée différentes sections en interaction avec les dimensions physiques et phénoménologiques du terrain, entre désert et collines urbanisées. Une bipolarité identitaire émane par ailleurs de l’œuvre de l’architecte, dont l’activité se partage entre les Etats-Unis et l’Egypte, sans verser pour autant dans une tradition vernaculaire. Cette tension se retrouve particulièrement dans l’exposition temporaire Requiem (American University of Cairo, 2001-2002), conçue en hommage à la fois aux victimes du World Trade Center et de l’Intifada.

Diplômé de l’Université Ain Shams au Caire (1975), Tarek Naga (1953, Le Caire) émigre en 1979 aux Etats-Unis. Il obtient un doctorat en 1985 à l’Université de Pennsylvanie (Philadelphie) avec une thèse sur les rapports entre mouvements d’avant-garde et phénomènes socioculturels. En 1991, il crée son agence à Venice (Californie). En 2000, il est invité à réaliser le pavillon égyptien de la Biennale de Venise. L’agence est aujourd’hui en charge de projets urbanistiques et architecturaux ambitieux en Egypte (Le plateau des pyramides de Gizeh, 2007 – en cours) et à l’étranger (Oqyana Center First, Dubai, 2006 – 2008).

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