Mathieu Mercier

Artiste (1970)

Mathieu Mercier situe sa démarche à la limite du design et de l’architecture, procédant d’une réflexion critique sur le programme moderniste et consumériste de la société : la standardisation des produits, des biens et des loisirs, aboutit à un appauvrissement de nos goûts et de nos désirs. Le bricolage, dont il adopte la méthode spécifique, allie récupération et détournement d’objets préexistants. Le design standardisé des objets de consommation qu’il récupère au profit de nouvelles compositions joue sur le phénomène d’appropriation de l’esthétique moderne par les sociétés industrielles. Dès lors se produit un chassé-croisé entre modernisme artistique et consommation quotidienne : dans Drum’n Bass, par exemple, trois objets – un rouge, un jaune et un bleu – sont posés sur une étagère noire, l’ensemble faisant clairement référence à l'œuvre Boogie Woogie de Piet Mondrian. Avec Signal (D’après une construction spatiale d’Alexandre Rodtchenko) (2003), il interprète dans des tubes de dentifrice l'œuvre de l'artiste constructiviste. Mathieu Mercier utilise ainsi de multiples références symboliques propres à tout objet pour multiplier les possibilités d’interprétation de l’œuvre, jeu polysémique que les origines différentes des composants amplifient.

Mathieu Mercier a fait ses études à l'École Nationale des Beaux-Arts de Bourges et, parallèlement, a suivi un cursus à l'Institut des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris. Il est lauréat du Prix Marcel Duchamp en 2003 et participe depuis à de nombreuses expositions : La Force de l’Art au Grand Palais, Notre Histoire au Palais de Tokyo en 2006, Airs de Paris au Centre Pompidou en 2007, Plus de Lumière au Kunstraum Alexander Bürkle à Freiburg en 2011, De leur temps, 3ème édition, 10ème anniversaire du Prix Marcel Duchamp au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg en 2011. Il a bénéficié en 2007 d’une rétrospective au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris/ARC.

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