Antti Lovag

Architecte (1920 - 2014)

Antti Lovag ne se considère pas comme architecte mais comme « habitologue ». Sa collaboration avec Jacques Couëlle, l’un des premiers architectes à développer en France une architecture organique, le conduit à réaliser, en 1969, le premier prototype d’une « maison-bulle ». A la différence d’une maison traditionnelle, conçue comme un volume à diviser, celle-ci est constituée par la juxtaposition de sphères ouvertes les unes sur les autres. Elle peut s’agrandir, selon les besoins de ses habitants, par la simple adjonction de nouvelles bulles. C’est notamment à partir de voiles de béton projeté sur un certain type de ferraillage ou de ciment armé de fibres qu’Antti Lovag développe des espaces sphériques ou cylindriques. Au delà de leur attrait esthétique, ces recherches véhiculent une éthique de l’architecture, dans laquelle l’usager, créateur et constructeur, est maitre de son environnement bâti. Dans les années 1970, il s’associe à Chanéac et Häusermann au sein « d’habitat évolutif » pour promouvoir cette idée d’autoconstruction et propose des cellules à choisir sur catalogue. Il développe des techniques de fabrication d’enveloppes résistantes et fonctionnelles, simples et peu coûteuses, qu’il met à disposition de tous gratuitement. « L’architecture ne m’intéresse pas. C’est l’homme, l’espace humain, qui m’intéressent ; créer une enveloppe autour des besoins de l’homme. Je travaille comme un tailleur, je fais des enveloppes sur mesure. Des enveloppes déformables à volonté » (Antti Lovag).

Né en 1920 en Hongrie, Antti Lovag a étudié la construction navale et la construction mécanique en Suède, avant d’étudier l'architecture en France où il s’installe en 1947, après avoir vécu en Turquie, en Finlande, en Suède et combattu comme aviateur lors de la Seconde Guerre Mondiale. Après des premières recherches dans les années 1950 aux côtés de Jean Prouvé ou Vladimir Bodiansky, il expérimente avec Jacques Couëlle coques et autres « bulles » selon différentes techniques. Il conçoit les maisons pour Antoine Gaudet à Tourrettes-sur-Loup, Pierre Bernard à Port-la-Galère et Pierre Cardin à l’Esquillon selon ce principe. Il vit aujourd’hui à Tourrettes-sur-Loup, dans le premier petit module expérimental qu'il avait construit au début des années 1970.

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