Cette série de photographies fut réalisée à une époque où Sottsass, alors fasciné par le désert, voyage en Espagne (Barcelone, Madrid, Almeria, Grenade) et dans les Pyrénées. Ses « métaphores » sont des constructions éphémères qu’il réalise dans le paysage avant de les photographier, adoptant la posture d’un artiste conceptuel ou du Land Art. A cette époque, Sottsass s’interroge sur l’acte de construire ainsi que sur les fondements de la culture industrielle. Il abandonne les réalisations pour se consacrer à l’écriture et au dessin. Ces « constructions » sont une sorte d’« étude du langage architectural » (Barbara Radice), sur le lien entre soi-même et l’environnement physique. Ces structures temporaires sont faites d’éléments pauvres et fragiles, bouts de ficelles, bois, rubans, feuilles, pierres, morceaux de vêtements, etc., renvoyant à la précarité des choses. Sottsass écrit : « Je ressentais une nécessité profonde de visiter des lieux déserts, des montagnes, d’établir à nouveau une relation physique avec le cosmos, qui est le seul environnement qui soit, précisément parce qu’il ne peut être mesuré, anticipé, contrôlé ou connu.... ». Ces photographies s’inscrivent dans les « gestes microcospiques » et les « actions élémentaires » que réclame alors Ettore Sottsass. Chaque photographie a un titre et un thème, questionnant, souvent à la manière d’un enfant, « les relations qui existent entre les gens, les pensées et l’espace qu’ils occupent » (B. Radice). En 1976, Sottsass exposa pour la première fois cette série de photos au Cooper-Hewitt Museum à New York.