Zaha Hadid

Architecte (1950 - 2016)

Depuis le début des années 1980, l'architecte anglo-irakienne Zaha Hadid s'est magistralement imposée au niveau international par de vastes projets aux formes spectaculaires érigés aux quatre coins du monde. Sa réputation s'établit en 1983 lorsqu'elle remporte le prix du concours The Peak à Hong Kong (non construit). Son club de loisirs s’y présentait comme une « géologie suprématiste », un gratte-ciel horizontal résultant d'une réinterprétation des recherches de Kasimir Malevitch. Les peintures et les dessins du projet, aux lignes acérées noires et rouges, pulvérisaient les codes de représentation habituels et cherchaient à traduire la « sensation » de ces espaces qu'elle considérait comme liquides. Les bâtiments de Zaha Hadid sont en effet des paysages en mouvement, qui se forment, se déforment, se fragmentent et semblent décoller du sol. Leur géométrie complexe réinvente une spatialité fluide aux perspectives multiples, démarche que l'architecte a amplifiée par l'usage des outils numériques. La spirale, les déséquilibres et perforations, la continuité et la connexion entre le site et le bâtiment, visent à nous « plonger dans un monde ». La Vitra Fire Station à Weil am Rhein (1994), la station de tramway de Hoenheim-Nord à Strasbourg (2001), le tremplin de saut à ski de Bergisel (2002), le Lois & Richard Rosenthal Center for Contemporary Art de Cincinnati (2003), le centre des Sciences Phaeno  à Wolfsburg (2005), le BMW Central Building à Leipzig (2005), le MAXXI: Museum of XXI Century Arts à Rome (2009), le Pavillon de l'Egypte à l'exposition de Shangai (2010) ou encore le Guangzhou Opera House en Chine (2010), autant de bâtiments attestant de l'ampleur et de la diversité des programmes auxquels se confronte l'architecte. Bien d'autres ont été conçus, touchant des domaines aussi variés que l'architecture (Tour CMA à Marseille, Centre aquatique pour les jeux olympiques de Londres en 2012), le design d'objet, de mobilier ou d'espace, l'installation, la scénographie d'expositions et l'urbanisme (masterplans pour Pékin, Singapour, Bilbao et Istanbul).  

Née en 1950 à Bagdad en Irak, Zaha Hadid étudie d'abord en Suisse, puis les mathématiques à l'université américaine de Beyrouth. En 1972, elle entre à l’Architectural Association avec, comme professeurs, Elia Zenghelis et Rem Koolhaas et en sortira diplômée en 1977. Elle débute son activité professionnelle en intégrant l’OMA, l'agence de Rem Koolhaas qu’elle assiste en qualité d'enseignante dans les ateliers qu’il anime au sein de l’Architectural Association jusqu'en 1979, date à laquelle elle crée sa propre agence. En 1988, elle participe à l’exposition manifeste Deconstructivist Architecture au MoMA de New York. Dès lors, ses travaux font l'objet de très nombreuses expositions : Total Fluidity à Séoul (2008), Zaha Hadid at the Sonnabend & Rove Galleries à New York (2008), Twirl à Milan (2011) et le musée Guggenheim lui consacre une grande rétrospective à New York en 2006. Depuis son premier prix obtenu en 1982 et jusqu'à sa disparition soudaine en 2016, elle n'a cessé d'être récompensée. Elle a notamment été lauréate du Prix Mies van der Rohe (2003) et du Pritzker Prize (2004). Son engagement dans l’enseignement a été marqué par de nombreuses interventions à Harvard, Chicago, Columbia ou encore Yale University.

Nadine Labedade

partager sur ou