Massimiliano Fuksas

Architecte (1944)

Lauréat du Grand Prix national d’architecture en 1999, l’architecte italien d’origine lituanienne Massimiliano Fuksas (né en 1944 à Rome) cumule les commandes partout dans le monde. De Hong Kong à Francfort, de New York à Marseille, ses réalisations s’imposent par leur radicalisme, par la force de leur expressivité et par leur diversité. Venu tardivement à l’architecture, Massimiliano Fuksas s’adonne d’abord à l’art de la peinture, avec lequel il conserve jusqu’à ce jour un rapport privilégié et « matriciel », qui inspire l’élaboration de ses projets. En 1967, deux ans avant l’obtention de son diplôme d’architecte à l’université La Sapienzia, Fuksas crée sa première agence à Rome et en ouvrira une deuxième à Paris, en 1989. Gymnases et cimetières sont les premiers programmes auxquels il s’intéresse alors : la façade néoclassique violemment basculée du gymnase de Paliano (1979-1985), les objets abandonnés dans une « maison » du Cimetière de Castellana (1985-1993) rejettent tout académisme et redéfinissent les procédures mêmes de conception. Avec l’Îlot Candie-Saint Bernard à Paris (1987-1996), l’une de ses premières constructions en France, Fuksas édifie une ample vague de zinc qui unifie dans un même élan toitures et façades. La puissance sculpturale de ses constructions, née de la tension entre des forces et des masses contradictoires, s’exprime également à la Médiathèque de Rezé (1987-1991) ou à la Grotte de Niaux, dans l’Ariège (1988-1993), où une monumentale structure-sculpture en acier Corten surgit de l’entrée du site préhistorique. Exploitant les contradictions de chaque contexte, Fuksas envisage ses bâtiments comme des « géographies » à la plasticité structurante : l’articulation dynamique des volumes, le jeu des systèmes de connexions, le travail du vide, de la lumière et des interstices composent une série de séquences spatiales comparables à une succession de paysages (par exemple au Parc des expositions de la Foire de Milan, 2002-2005). Avec la contribution de Doriana Fuksas, son épouse, l’architecte déploie de spectaculaires rubans colorés, rampes ou escaliers qui interconnectent tous les niveaux et offrent aux visiteurs des « horizons » mobiles : les boutiques Emporio Armani de Hong-Kong (2001-2002) ou New York (2007-2009), le Centre commercial MyZeil de Francfort-sur-le-Main (2002-2009), le nouveau Centre des congrès de l’EUR à Rome (1998-2013) au volume central suspendu comme un nuage, multiplient ainsi les événements spatiaux. Toujours en quête d’expérimentations, l’architecture de Fuksas associe la virtuosité du high-tech à la dimension massive et tellurique du monolithe, pour défier des modes constructifs éprouvés et concevoir des lieux chargés d’émotion.

Commissaire de la Biennale internationale de Venise en 2000, Massimiliano Fuksas a livré en 2012 le Lycée hôtelier Georges Frêche à Montpellier, ainsi qu’un bâtiment public à Tbilissi, en Géorgie, coiffé de 11 gigantesques pétales de béton. Il réalise actuellement l’un des plus grands aéroports du monde à Shenzhen.

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