Sarah Fauguet & David Cousinard

S.A.S (version B), 2011

Cette œuvre s’impose par une présence étrangement massive et spectrale. Télescopant la forme simple d'une cabine d’ascenseur qui aurait été retournée sur elle-même, et des éléments plus architectoniques, l'œuvre affirme sa puissante structure tout en se signalant, notamment à travers la texture mat de sa couleur noire, comme l'endroit d'une absorption. Ouverte sur deux de ses côtés, elle n'autorise que la traversée du regard. Si SAS (version B) paraît mettre en place les conditions d'un déplacement, elle renvoie également le corps à l’impossibilité d'une échappée. Et le sentiment d'une possible fuite, d'un possible enlèvement au réel, s'augmente de l'angoisse d'un isolement et d'un enfouissement à l'intérieur de ce véhicule architectural. La sobriété de son aspect général s'accorde à la composition orthonormée des lignes et des volumes qui l'ornementent. La sculpture, tout en développant une esthétique qu'on pourrait qualifier de futuriste, n'en reste pas moins attachée, dans son aspect général, à des éléments ordinaires. Diachronique, sans origine fixe (historique, géographique...), elle complexifie son appréhension directe et semble se situer dans un entre-temps inconnu.

Guillaume Mansart

partager sur ou