Frida Escobedo

(Mexique, 1979)

Ayant établi son agence à Mexico en 2003, Frida Escobedo sonde les ambigüités des promesses du modernisme architectural dans la construction de l’identité nationale mexicaine. Elle s’intéresse pour la Biennale au projet de La Ruta de la Amistad [La Route de l’Amitié], programme de vingt-deux commandes publiques confié à des sculpteurs internationaux et conduit par l’artiste Mathias Goeritz et Pedro Ramírez Vázquez en 1968, à l’occasion des Jeux olympiques d’Été de Mexico. Frida Escobedo revisite la sculpture d’Olivier Seguin, seizième étape du parcours. L’installation monumentale en acier soudé reprend la forme de l’armature métallique de l’oeuvre historique. Révélant le processus d’élaboration du projet, la structure témoigne d’une filiation monumentale de l’utopie moderne, de Tatlin à Constant, traitée comme une « ruine à l’envers » (R. Smithson, 1967) : l’élévation d’un bâtiment en ruine avant même son achèvement. La Ruta de la Amistad constitue pour l’architecte un point de basculement historique où l’espérance rencontre la fin des utopies.