Günther Domenig & Eilfried Huth

Floraskin, 1971

Avec Haus-Rucker-Co et Christo

En 1971, une société marocaine de consultants commande un vaste projet de complexe touristique pour la région d’Ifni au Maroc. Réunissant des artistes et des architectes mais aussi des sociologues, des psychologues, des scientifiques et des « cybernéticiens », le projet se donnait comme une alternative révolutionnaire au tourisme à l’heure de la consommation de masse. Le concept « Vacances = Repos + Expérience » proposé par Hermann R. Grub allait guider l’ensemble des réflexions. Huth et Domenig furent chargés de l’ensemble hôtelier comprenant 30 000 lits et un aéroport. Floraskin, littéralement « peau végétale », est l’aboutissement d’un système constructif adaptable et extensible à l’infini qui combine le principe technologique de la mégastructure et le principe naturel de la croissance organique. Le projet se compose de deux structures : l’une, primaire, réalisée à partir d’éléments préfabriqués (barres et câbles) disposés en étoile et aboutissant à un système hexagonal ; l’autre, secondaire, est une membrane végétale composée de pollen d’humus et de plantations irriguées. Elle enveloppe la structure primaire grâce au procédé de « pulvérisation-cocon » et assure la climatisation. L’infrastructure de base et les chambres d’hôtel (« cocons »), cellules spatiales en matières plastiques renforcées, se branchent sur la structure primaire comme des clusters. En plus de ces infrastructures, des dispositifs sensoriels devaient être réalisés afin d’augmenter le niveau d’expérience : coussins d’air imaginés par Christo, plantations « biokinétiques » de HA Schult ou une « oasis » (Psy-Point) proposée par Haus-Rucker-Co. Des jeeps équipées d’émetteurs radio devaient être mises à disposition des vacanciers pour leurs loisirs, leur permettant de communiquer en permanence avec la station centrale et de « participer » aux aventures des autres touristes.

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