Laurent Chambert

N°61, 1993

La pièce de Laurent Chambert, N° 61, Projet de re-transformation de l’espace privé en espace public, se présente comme le résultat du recyclage de son studio, un lieu d’habitation et atelier, en œuvre d’art. Par la mise en location du lieu dans une annonce publiée dans un journal immobilier, il transforme l’espace privé en projet artistique et donc en lieu public. Le studio, vidé de toute singularité, est éclairé par un abat-jour, boîte en plexiglas, poncée, opacifiée de couleur blanche, dont la forme reprend les volumes de l’appartement. L’espace intime devient un événement temporel. L’œuvre est constituée de l’objet, l’abat-jour dont on ne perçoit que le nimbe diffus. Réduit à une boîte en plexiglas, poncée, opacifiée de couleur blanche, il reprend cependant les volumes de l’appartement. Cette réalité soumise à une schématisation formelle est accentuée par l’utilisation de l’ordinateur pour les perspectives, ce qui renforce davantage la neutralité. Ce langage codé permet une mise à distance de la réalité qui fonctionne alors comme signe visuel. On rejoint ici l’une des préoccupations majeures de Chambert dont le travail se nourrit de l’abondance des impulsions visuelles du monde dans lequel il s’inscrit, dénonçant l’influence et le poids de la communication et de la signalisation sur l’inconscient collectif.

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