Architecture-sculpture

Ni style, ni mouvement, l’architecture-sculpture réunit un ensemble de démarches architecturales qui se démarquent du fonctionnalisme de l’après-guerre par des formes sculpturales voire biomorphiques.

A rebours du fonctionnalisme échevelé de la reconstruction et de son vocabulaire formel schématique, de nombreux artistes et architectes appellent dans les années 1950 à une nouvelle synthèse des arts pour renouveler le langage de l’architecture. Leur approche de l’espace est résolument plastique et tend à réaffirmer la place de l’humain dans l’architecture. La mise au point de nouveaux matériaux, comme le plastique, et de nouvelles techniques, tel que le béton projeté, participe de cette libération de la forme architecturale.

Michel Ragon est le premier à utiliser cette expression dans son ouvrage Où vivrons-nous demain ? (1963) pour qualifier des créateurs qui renouent selon lui avec l’anti-fonctionnalisme radical du Facteur Cheval, de Gaudi ou encore des expressionnistes allemands ou autrichiens (Bruno Taut, Hermann Finsterlin, Frederick Kiesler…).

La figure d'André Bloc, à travers la revue L’Architecture d’Aujourd’hui, est particulièrement active en France dans cette recherche d’une nouvelle transdisciplinarité. Il crée le groupe Espace avec le peintre Felix del Marle en 1951 pour défendre une synthèse des arts proche de Theo van Doesburg et du néo-plasticisme des années 1920. Ce groupe réunira des créateurs issus de divers champs de l’art qui questionneront la forme et aspireront à un espace plus complexe dans son organisation et plus adapté aux besoins de l’homme.