Cécile Beau

Artiste (1978)

Aux travers de sculptures ou d'installations sonores et lumineuses, Cécile Beau construit une œuvre minimale et sensorielle qui se saisit de la nature comme objet d’étude et de contemplation. L’artiste fait intervenir végétaux et minéraux, qu’elle mêle à toute une machinerie illusionniste pour recréer des phénomènes physiques spécifiques. Ceux-ci se voient « activés » dans des écosystèmes complexes prenant la forme de paysages souvent austères et énigmatiques. En 2009, White Rabbit (réalisée avec Bertrand Rigaux) fait surgir du plafond les racines d’un arbre, contaminant l’espace jusqu’à perdre – comme dans le roman de Lewis Carroll – toute notion d’échelle, de lieu et de temps. En 2012, l’installation C=1/√ρχ, à mi-chemin entre maquette d’architecture et sculpture sonore, se présente comme une « raffinerie miniature » composée de verreries de chimie assemblées sur une table et traversées de flux sonores aléatoires. Suma (2010) offre la vision saisissante d’une forêt miniaturisée où les arbres, pierres et mousses de lichens sont également traversés de sons. Cécile Beau expérimente ainsi des voies de « distorsion » du réel, suscitant le trouble et l’interrogation chez le visiteur. Ses récentes installations poussent à l’extrême l’exploration d’une part imperceptible ou inaccessible du monde : Radiographie (2013) consiste en une antenne décamétrique capable de capter puis de restituer les ondes électromagnétiques émises par les astéroïdes et autres corps gravitant dans l'espace ; Specimen (2012-2013) présente une série de cubes de verre conservant dans un liquide opaque des formations rocheuses et végétales sous-marines, tandis que Sol (2012) suggère par l’empreinte et par des fragments de matière minérale, des vues cartographiques de planètes lointaines.

Née à Lourdes en 1978, diplômée des Beaux-Arts de Tarbes (2001), de Marseille (2003), puis du Fresnoy – studio national des arts contemporain de Tourcoing – en 2008, Cécile Beau vit et travaille à Paris. En 2012, elle reçoit le Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo pour l’exposition Subfaciem et présente l’exposition Aoriste à l’École municipale des Beaux-Arts de Châteauroux. Depuis, elle a participé à diverses expositions collectives, dont Derashine (Marseille, 2013), Etrange Nature (Pavillon Blanc de Colomiers, 2014) et Double Jeu (Turbulences - Frac Centre, printemps 2014).

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